International
Guerre contre l'Ukraine

Poutine recrute en Serbie

Poutine a trouvé comment recruter en Serbie

Dans sa guerre contre l'Ukraine, la Russie cherche désespérément des volontaires prêts à combattre. Pour recruter, Moscou emprunte des voies de plus en plus inhabituelles.
09.10.2023, 12:0209.10.2023, 15:28
Le président serbe Aleksander Vučić : malgré sa loyauté envers la Russie, il ne croit guère aux projets visant à faire combattre des citoyens serbes aux côtés de Moscou contre l'Ukraine.
En décembre 2022, le groupe Wagner avait déjà annoncé vouloir recruter en Serbie, mais le président serbe, Aleksandar Vucic avait dit non.Image: getty/watson
Levent Constabel / t-online
Plus de «International»
Un article de
t-online

Les autorités russes tenteraient de recruter des citoyens serbes pour la guerre en Ukraine. C'est ce qui ressort d'un rapport de BBC Russian Service.

Selon ce rapport, Moscou prévoit vraisemblablement d'intégrer plusieurs centaines de Serbes dans l'armée russe. Le portail d'information français Intelligence Online avait révélé, en août, les avances de la Russie à l'égard des citoyens serbes.

👉 Suivez en direct la guerre contre l'Ukraine 👈

Selon la BBC, le Serbe Davor Savicic joue un rôle prépondérant dans la mobilisation de ses compatriotes. Savicic aurait lui-même été membre de la fameuse troupe Wagner en 2014 et aurait notamment constitué un groupe serbe sous commandement russe.

Fils de Milosevic

Davor Savicic nie toute relation avec le groupe de mercenaires, mais la BBC a publié des documents dans lesquels il déclare vouloir mettre sur pied une brigade au sein de la 106e division aéroportée d'ici l'automne 2023. Une telle division pourrait même compter jusqu'à 1000 soldats issus du pays balkanique.

Une partie du recrutement consisterait apparemment à accorder la citoyenneté russe aux Serbes qui s'engageraient. Les personnes sélectionnées s'envoleraient pour la Russie où elles seraient logées temporairement dans la ville de Krasnogorsk (oblast de Moscou) afin d'abord de régler les questions bureaucratiques puis de conclure ensuite des contrats avec le Ministère russe de la défense.

Les enquêtes d'Intelligence Online et de la BBC indiquent que le chef de la sécurité régionale de la région de Moscou, Roman Karataev, dirige le plan du côté russe. D'autres acteurs seraient également impliqués, notamment Marko Milošević, le fils de l'ancien président yougoslave Slobodan Milošević, qui vit en Russie depuis 2003. Sa participation devrait rassurer les recrues serbes quant au respect par la Russie de ses engagements.

Pas une première

Jusqu'à présent, une centaine de Serbes auraient signé des contrats avec le Ministère russe de la Défense. Cependant, le processus a été arrêté net après que le plan a été rendu public. En effet, la législation serbe interdit à ses citoyens de participer à des conflits armés à l'étranger, les contrevenants étant passibles d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à dix ans.

En décembre 2022, le groupe Wagner avait déjà annoncé vouloir recruter en Serbie, mais le président serbe, Aleksandar Vucic, s'y était opposé. Entre 2014 et 2015, des citoyens serbes ont également participé aux combats en Ukraine aux côtés des forces prorusses. La station internationale Radio Liberty avait déjà recensé plus de 30 condamnations en Serbie en janvier 2023.

Traduit et adapté par Valentine Zenker

Un premier char britannique détruit lors de la contre-offensive
Video: watson
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Russie: un second journaliste arrêté pour «extrémisme»
Un journaliste russe a été placé en détention en Russie pour «extrémisme». Il est accusé d'avoir participé à la création de vidéos pour l'équipe de l'opposant défunt Alexeï Navalny, a rapporté l'agence de presse américaine Associated Press, avec laquelle il a notamment collaboré.

Sergueï Kareline est le deuxième journaliste à être arrêté pour ces accusations, après Konstantin Gabov, également placé en détention samedi et qui collaborait occasionnellement avec l'agence de presse canadienne Reuters.

L’article