257 jours après le début de la guerre menée par la Russie, les combats font toujours rage dans de grandes parties de l'Ukraine. L'armée russe s'en prend de plus en plus à la population civile en attaquant les infrastructures vitales.
Les troupes russes manquent apparemment de ravitaillement à plusieurs niveaux. Cette situation ne concerne pas seulement les nombreux soldats victimes de la guerre: le matériel se fait également rare. Voici trois problèmes auxquels l'armée russe est actuellement confrontée.
Selon le Kremlin, la mobilisation partielle russe est terminée. Comme prévu, 300 000 hommes ont été mobilisés pour l'opération, a déclaré le ministre de la Défense Sergueï Choïgou. La situation risque toutefois de se dégrader dans les camps d'entraînement: depuis quelques semaines, les rapports font état d'un équipement misérable, de fusils rouillés et d'un manque de vêtements fonctionnels.
Les protestations des recrues récemment incorporées dans un camp d'entraînement à Kazan démontrent bien ces problèmes. Des images diffusées sur les médias sociaux montrent un échange verbal entre un général de l'armée russe et un grand groupe de soldats en colère. Le mauvais équipement exaspère les militaires au point qu'ils demandent au général d'enlever ses insignes et le traitent en chœur d'une insulte obscène: «Pidaras».
Angry, partially mobilized soldiers in Kazan protest against their drunk commander.Looks like morale is at an all-time low among those recently mobilized.Kronstadt Rebellion V2.0 coming? pic.twitter.com/coyTBn7i2h— Visegrád 24 (@visegrad24) November 6, 2022
Les émeutes ont apparemment été déclenchées par un manque de nourriture et de bois de chauffage dans le camp, comme le rapporte le magazine d'information Stern. Pendant les entraînements, les soldats seraient restés des heures dans la boue sans vêtements adéquats. A Kazan, les températures descendent en dessous de zéro la nuit.
Selon le communiqué des autorités russes, ces problèmes ont été résolus dès le lendemain après une visite du directeur de l'établissement. Les experts estiment que la Russie a de grandes difficultés à former ses nouveaux réservistes et qu'elle doit envoyer des soldats parfois mal préparés sur le front. Cette situation est considérée comme de plus en plus problématique pour le moral des troupes. Les experts de l'Institute for the Study of War américain estiment que Moscou prépare secrètement une deuxième vague de mobilisation.
L'industrie russe de l'armement manque de composants. Les sanctions économiques imposées par les pays occidentaux empêchent la Russie d'importer des puces et des semi-conducteurs sans restriction. La production en a pourtant un besoin urgent, notamment pour la fabrication de missiles ou de chars. Parallèlement, les pertes sont importantes: les experts estiment qu'environ un tiers de la flotte de chars russe a déjà été détruit.
La Russie tente apparemment de remédier à cette situation en important des machines à laver, comme le rapporte le portail d'information ntv. Selon ce rapport, les Etats du Caucase que sont l'Arménie et le Kazakhstan pourraient aider la Russie à contourner les sanctions. Dans ces deux pays, les importations de machines à laver, pour la plupart en provenance de pays de l'UE, ont augmenté de manière inhabituelle. Les pièces détachées utilisées dans les appareils électroménagers peuvent être utilisées par l'industrie de l'armement russe.
Des indices montrant que la Russie utilise des lave-vaisselle et des lave-linge pour la fabrication de matériel militaire existent depuis le mois de mai. En revanche, il n'existe aucune preuve de la coopération de l'Arménie et du Kazakhstan. Pourtant, en commercialisant des appareils électroménagers, ces pays enfreindraient également le régime de sanctions de l'UE. Ce régime n'interdit pas seulement la vente directe de matériel militaire à la Russie. L'exportation d'appareils contenant des composants à usage multiple est également interdite.
L'armée de l'air russe subit apparemment de lourdes pertes: selon les données ukrainiennes, 278 avions ont été détruits du côté russe depuis le début de l'invasion. Ces données ne peuvent pas être vérifiées de manière indépendante. Cependant, les services secrets britanniques attestent eux aussi dans leur mise à jour quotidienne de la situation d'un «déficit persistant de supériorité aérienne» de la Russie dans la guerre contre l'Ukraine.
Selon les experts, la Russie ne peut pas compenser la perte d'avions.
A cela s'ajoute le manque de pilotes compétents. De plus, la formation de ces derniers prend du temps. Les problèmes de l'armée de l'air russe ne devraient donc pas se résoudre dans les prochains mois, estiment les experts britanniques.
((t-online,jro ))