Selon une analyse de l'Institut international d'études stratégiques (IISS), relayée par le Guardian, la Russie a perdu la moitié de ses meilleurs chars — de type T-72B3, T-72B3M et T-80 — depuis le début de l'invasion. L'armée russe serait ainsi contrainte de se rabattre sur des chars plus anciens datant de l'époque soviétique. Selon l'expert de l'IISS, Henry Boyd, entre 2000 et 2300 chars russes ont été détruits en Ukraine.
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Mais ce n'est pas seulement au sol que les forces armées russes ont perdu de leur capacité de combat. Dans les airs également, la Russie a subi des pertes considérables. Selon les estimations de l'IISS, l'armée russe a perdu 6 à 8% de ses avions de combat tactiques, dont 10 à 15% pour certains types d'avions.
Environ la moitié de tous les avions de combat tactiques ukrainiens auraient été détruits pendant la guerre, selon le rapport de l'IISS. Pour l'expert, les pertes de chars ukrainiens s'élèveraient à environ 700, mais n'ont pas vraiment d'impact, écrit l'IISS, notamment grâce aux nombreuses livraisons d'armes en provenance de l'Occident. En effet, la flotte de chars et d'artillerie de l'Ukraine est en cours de transformation et ne cesse de s'étoffer avec de nouvelles livraisons d'armes.
Selon les services secrets britanniques, les dirigeants russes sont probablement conscients des problèmes d'armement croissants et notamment de la production faible de l'industrie de défense russe, peut-on lire mercredi dans le rapport quotidien du ministère britannique de la Défense.
Ce talon d'Achille est encore aggravé par des erreurs d'appréciation stratégiques lors de l'invasion de l'Ukraine. La production russe reste très probablement en deçà des attentes des dirigeants en ce qui concerne le ravitaillement nécessaire pour la guerre en Ukraine et les objectifs à long terme.
Le président russe Vladimir Poutine a appelé à plusieurs reprises l'industrie de l'armement à mieux soutenir «l'opération militaire spéciale» sous laquelle l'invasion de la Russie est connue, soulignent les Britanniques.
Dernièrement, il aurait vivement critiqué le chef du vice-gouvernement Denis Manturov, responsable de l'industrie de l'armement, lors d'une réunion retransmise à la télévision. En outre, le vice-chef du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, aurait appelé à une production accrue de chars. (t-online, te)