L'Ukraine garde encore le contrôle des zones clés du pays dont les forces russes tentent de s'emparer, assure le président ukrainien Volodymyr Zelensky, plus de trois semaines après le début de l'invasion du pays par la fédération voisine.
Les troupes ukrainiennes ont riposté à toutes les attaques par les troupes russes, a détaillé Zelensky dans un message vidéo posté sur la plateforme Telegram vendredi à l'aube.
Depuis le début de l'offensive le 24 février, les forces russes n'ont encore revendiqué la prise d'aucune grande ville ukrainienne, même si elles ont nettement progressé dans le sud et semblent avancer dans l'est du pays.
Le président ukrainien ajoute que les résidents dans les villes de Marioupol (sud), Kharkiv (est) et Chernihiv (nord) sont assiégés par les unités russes, mais qu'ils ne vont pas être abandonnés. «Vous allez être libres», a martelé le président.
Sur le terrain, les troupes russes ont poursuivi leurs attaques sur Chernihiv dans la nuit de jeudi à vendredi. A Marioupol, sur la mer d'Azov, on ne sait toujours pas combien de personnes ont perdu la vie dans le bombardement d'un théâtre.
Selon la mairie de la ville, la situation est «critique» avec des bombardements russes «ininterrompus» et des destructions «colossales». «Selon les premières estimations, environ 80% du parc de logement de la ville a été détruit» par les bombardements, a ajouté la municipalité.
«Plus de 350 000 habitants de Marioupol continuent de se cacher dans des abris et des sous-sols à cause des bombardements continus», a encore indiqué la mairie. Des personnes ayant réussi à fuir ont raconté avoir fait fondre de la neige pour boire et cuire le peu de nourriture disponible sur des braseros.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a accusé la Russie de crimes de guerre en Ukraine, tout en précisant qu'il s'agissait de son opinion personnelle. Ses propos font écho à ceux du président Joe Biden, qui avait qualifié Poutine de «criminel de guerre».
Les attaques intentionnelles contre des civils sont des crimes de guerre, a déclaré Blinken. Et d'ajouter: «Nos experts sont en train de documenter et d'évaluer les éventuels crimes de guerre commis en Ukraine.» Selon le ministère américain de la Défense, les militaires russes attaquent également de plus en plus d'installations civiles en Ukraine.
Selon l'ONG Human Rights Watch (HRW), les Russes ont notamment utilisé des bombes à sous-munitions les 7, 11 et 13 mars, sur la ville de Mykolaïv, proche d'Odessa. Neuf personnes sont mortes le 13 mars, qui faisaient la queue à un distributeur, selon l'organisation.
Aucun bilan global n'a jamais été fourni, même si le président Zelensky a mentionné le 12 mars la mort d'«environ 1300» militaires ukrainiens, tandis que Moscou n'a que rapporté près de 500 morts dans ses rangs le 2 mars.
Cent-huit enfants ont été tués et 120 blessés dans le pays depuis l'invasion russe, a indiqué jeudi le Parquet général ukrainien. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) dénonce en particulier les nombreuses frappes sur des infrastructures de santé.