Les signes encourageants se multiplient. Les négociations entre Israël et le Hamas en vue d'un cessez-le-feu et de la libération des otages mènent à de «bons progrès». C'est ce qu'a déclaré dimanche Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, le chef du gouvernement du Qatar, lors d'une conférence de presse.
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Avec les Etats-Unis, l'émirat fait office de médiateur entre les deux adversaires. Auparavant, une porte-parole de la Maison-Blanche avait déclaré que même si rien n'était encore acté, la collaboration était intense pour parvenir à un accord.
Un commentaire en réaction à un article du Washington Post publié samedi et décrivant le contenu d'un éventuel compromis. Selon ce document, le Hamas souhaiterait libérer au moins 50 otages de la bande de Gaza. En contrepartie, Israël accepterait une pause de cinq jours dans les combats et libérerait les enfants et les femmes palestiniens emprisonnés.
Pendant cette période, le Hamas s'abstiendrait également d'attaquer Israël. Ce cessez-le-feu devrait en outre permettre d'acheminer massivement davantage de matériel humanitaire à Gaza.
L'accord comporte six pages selon le Washington Post, qui cite des sources anonymes. L'article ne précise toutefois pas combien de personnes seraient relâchées sur les 239 otages retenus à Gaza. L'organisation terroriste aurait l'intention de libérer une douzaine de femmes et d'enfants toutes les 24 heures pendant le cessez-le-feu.
Le Hamas n'est pas directement impliqué dans les négociations qui se déroulent depuis plusieurs jours à Doha, la capitale du Qatar. Les islamistes sont représentés par des négociateurs qataris. Les diplomates israéliens, quant à eux, ne semblent pas prêts à accepter une trêve, et ce malgré la pression grandissante sur le gouvernement du premier ministre, Benjamin Netanyahou.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté la semaine dernière une résolution (réd: à laquelle la Suisse a aussi donné son feu vert) demandant une «pause humanitaire». Quant au président Biden, il a remis la pression sur Netanyahou dans une tribune dans le Washington Post pour que le dirigeant accepte une solution à deux Etats après la fin de l'offensive terrestre à Gaza.
En Israël, des milliers de personnes, dont des membres des familles des otages du Hamas, ont par ailleurs manifesté ce week-end contre leur premier ministre. De son côté, Netanyahou a souligné dans des déclarations publiques que la destruction du Hamas restait une priorité. Le gouvernement israélien s'oppose donc à un cessez-le-feu, estimant qu'une telle mesure profiterait en fin de compte aux terroristes.
Michael Herzog, l'ambassadeur israélien aux Etats-Unis, s'est dit «confiant» dimanche dans une interview à la chaîne de télévision ABC qu'un «nombre significatif» d'otages du Hamas seraient relâchés dans les prochains jours.
Jon Finer, un conseiller de haut rang en matière de politique de sécurité du président américain Joe Biden, a déclaré à la même chaîne que les discussions portaient désormais sur des aspects extrêmement «délicats» et que le fossé entre les partenaires de négociation s'est considérablement réduit.
Mais Jon Finer a également rappelé que rien n'était encore terminé. Il a en outre laissé entendre que, selon Washington, la majorité des otages détenus – parmi lesquels se trouvent des citoyens américains – étaient encore en vie.
Traduit et adapté par Valentine Zenker