De plus en plus d'hôpitaux sont la cible des attaques de l'armée israélienne dans la bande de Gaza. La principale clinique de la ville de Gaza, l'hôpital Al-Shifa, a cessé de fonctionner au milieu des violents combats, selon l'ONU.
👉Suivez notre direct sur la guerre entre Israël et la Palestine👈
L'armée israélienne pense que le complexe abrite l'un des principaux centres de commandement du Hamas, que l'organisation aurait développé pendant seize ans. Afin d'atteindre le but de la guerre, à savoir la destruction du Hamas à Gaza, l'hôpital ne peut être épargné. Al-Shifa serait un exemple de la manière dont le Hamas utiliserait les civils comme boucliers humains, selon la terminologie du gouvernement israélien. Le mouvement islamiste et les membres du personnel médical contestent ces accusations.
L'armée israélienne a fait savoir qu'un couloir d'évacuation pour les civils et les patients serait maintenu ouvert sur le côté est du bâtiment et que l'on ne tirerait pas sur la clinique. En outre, l'armée aurait proposé son aide pour l'évacuation du service des prématurés et déposé 300 litres de carburant près de la clinique.
Le Hamas a jusqu'à présent refusé ces aides. Le directeur de l'hôpital, Muhammad Abu Salmiya, a déploré auprès de la chaîne qatarie Al-Arabi TV le fait que 300 litres de carburant ne garantissent même pas l'approvisionnement de l'hôpital pendant une heure.
Des milliers de personnes ont quitté la clinique Al-Shifa ainsi que d'autres hôpitaux ces derniers jours en direction du sud. Israël a annoncé que, comme les jours précédents, il n'attaquerait pas la route de fuite vers le sud de la bande de Gaza entre 9 heures et 16 heures. Selon l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine, les cliniques du sud sont toutefois surpeuplées et accueillent déjà des patients sous des tentes.
Le deuxième plus grand hôpital de Gaza, la clinique Al-Quds, est également désaffecté selon le Croissant-Rouge palestinien. Environ 500 patients et quelque 14 000 personnes en quête de refuge s'y trouveraient encore.
La pression internationale sur les dirigeants israéliens augmente. «Les Etats-Unis ne veulent pas voir des échanges de tirs dans des hôpitaux où sont soignés des patients innocents», a déclaré le conseiller à la sécurité nationale du gouvernement américain, Jake Sullivan, dans une interview accordée dimanche à la chaîne américaine CBS. Il a ajouté que des discussions étaient en cours à ce sujet avec le commandement militaire israélien.
Dans ce contexte, les combats à la frontière israélo-libanaise ont également gagné en intensité ces derniers jours. Les médias israéliens ont fait état de plus de vingt blessés et d'un mort du côté israélien (contre une centaine de morts depuis octobre du côté libanais) lors de plusieurs attaques aux obus de mortier et aux roquettes dimanche. Le Hezbollah libanais et la branche locale du Hamas ont revendiqué ces tirs. L'armée israélienne a attaqué plusieurs cibles dans le sud du Liban.
Au milieu de cette situation tendue, le Premier ministre israélien a évoqué dimanche une possible libération de certains des quelque 240 otages du Hamas. Dans une interview accordée à la chaîne américaine NBC, il a répondu à la question de savoir si un éventuel accord sur la libération de femmes, d'enfants et de personnes âgées était sur le point d'être conclu: «Cela pourrait être le cas». Il n'a pas donné plus de détails.
Les médias américains, citant des sources gouvernementales, ont rapporté que des négociations étaient en cours pour la libération d'environ 80 femmes et enfants en échange de femmes et d'adolescents palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
Le Hamas a informé lundi soir les médiateurs qataris qu'ils étaient prêts à libérer 70 otages en échange d'une trêve de 5 jours:
De son côté, Israël a jusqu'à présent catégoriquement exclu tout cessez-le-feu dans le cadre de son offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza.
Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder