Nous avons tous vécu ça au moins une fois: en plein scrolling sur votre application préférée, vous tombez sur ces nouveaux écouteurs dont vous rêviez tant mais que seul votre meilleur ami à qui vous en avez parlé par écrit l'heure d'avant était au courant. «Diantre! Comment est-ce possible?» Vous en avez discuté à-travers la messagerie de l'appli, qui a rapidement partagé l'info à des entreprises vendant votre précieux, tout simplement.
L’enquête fouillée de pCloud, une société de stockage sécurisée, révèle en effet que chaque fois qu'un utilisateur écrit quelque chose dans Instagram, 79% de ses données personnelles, notamment celles mentionnées ci-dessous, sont envoyées à une société tierce:
Ces informations servent à aguiller d'autres recommandations de contenu qui pourront potentiellement lui plaire, mais qui seront surtout vendues à des marques qui ciblent par la suite des annonces correspondant à ses souhaits. Et Instagram, championne de l'exercice, n'est pas la seule appli à le faire.
L'étude de pCloud montre que Facebook est la deuxième application à collecter nos informations personnelles avec d'autres publicitaires à l'aide de 57% de données personnelles. Elle est suivie de près par LinkedIn et UberEats avec 50% de données collectées chacune.
Mais sur ce coup, pas le droit de jouer les indignés. Car il faut rappeler que lorsqu'un utilisateur installe une application sur son smartphone, ce dernier l'oblige à lire les conditions générales d'utilisation (ces fameuses CGU) avant de les confirmer sous peine de ne pouvoir utiliser le programme. Petit hic: personne ne les lit. Pourtant, il est souvent explicitement mentionné que: «toutes les informations recueillies par une application lors de votre inscription peuvent être analysées à leur profit et même partagées».
Au total, cette étude rapporte que 52% des applications disponibles partagent les données de ses utilisateurs avec des entreprises tierces. Sans que ceux-ci puissent exactement savoir à qui... et encore moins à quel prix. Comme l'explique Futura Sciences, si l'application utilisée peut se permettre d'être gratuite, c'est parce que le produit vendu est l'utilisateur.
Pour pCloud, les applications qui se révèlent dignes de confiance (celles dans l'image ci-dessous marquées d'un «0%») sont notamment Skype, Netflix et Signal. Sans surprise pour cette dernière qui a pris du galon depuis que l'application Whatsapp a annoncé qu'elle allait modifier ses conditions d'utilisation et partager toutes les données de ses utilisateurs avec Facebook.
Même constat pour Clubhouse, qui ne se contente que de récolter les données sans pour autant les transmettre à d'autres sociétés. Un avis que ne partage cependant pas les autorités françaises qui ont récemment ouvert une enquête à son propos.