Youssef Mehrdad et Sadrollah Fazeli Zarei ont été accusés de gérer des comptes de médias sociaux «dédiés à l'athéisme et à la profanation des lieux saints», a rapporté l'agence de presse judiciaire iranienne Mizan citée par BBC News. L'avocat de M. Mehdad avait insisté sur le fait qu'il était innocent et que sa condamnation était injuste.
La justice avait accusé les deux hommes d'avoir diffusé des insultes blasphématoires contre l'islam et le prophète dans des groupes de discussion. Les accusés auraient également été en contact avec des réseaux anti-religieux.
Les deux hommes avaient été arrêtés en 2020 et accusés de gérer une chaîne Telegram intitulée «Critique de la superstition et de la religion», selon l'agence de presse iranienne Human Rights Activists News Agency (HRANA). Ils ont été détenus à l'isolement pendant les deux premiers mois et n'ont pas eu accès à un avocat.
En 2021, le tribunal pénal d'Arak a reconnu MM. Mehrad et Fazeli-Zare coupables de blasphème et les a condamnés à mort, a ajouté HRANA. Ils ont également été condamnés à six ans de prison pour avoir «dirigé des groupes agissant contre la sécurité nationale». Toujours selon la BBC, la Cour suprême a rejeté leurs appels contre les verdicts et a confirmé leurs condamnations à mort plus tard dans l'année, a déclaré Mizan, ajoutant que les deux hommes avaient «clairement avoué leurs crimes».
🧵Today's execution of Yousef Mehrdad & Sadrollah Fazeli Zare for "apostasy" marks a shocking new low for Iran's authorities & only furthers Iran’s pariah status. They were hanged solely for social media posts in a grotesque assault on the rights to life & freedom of religion. 1/ pic.twitter.com/T6eVmKqFaC
— Amnesty Iran (@AmnestyIran) May 8, 2023
Les groupes de défense des droits de l'homme affirment que les tribunaux iraniens sont régulièrement loin de garantir des procès équitables et qu'ils utilisent comme preuves de faux aveux obtenus sous la torture. «L'exécution de Yousef et de Sadrollah pour "insulte au Prophète" n'est pas seulement un acte cruel commis par un régime médiéval, c'est aussi une grave insulte à la liberté d'expression», a déclaré Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur de l'association Iran Human Rights, basée en Norvège.
L'application de la peine de mort en Iran est critiquée depuis des années par les défenseurs des droits de l'homme. Les exécutions pour blasphème sont toutefois extrêmement rares dans ce pays dominé par des religieux chiites. Comme l'organisation de défense des droits de l'homme Hengaw l'a annoncé il y a quelques jours, 199 prisonniers ont déjà été exécutés en Iran cette année. (ats/cru)