International
Iran

Iran : deux hommes pendus en public pour l’attaque d’un sanctuaire

Deux hommes pendus en Iran pour l'attaque d'un sanctuaire

L'Iran a exécuté en public deux hommes impliqués dans l'attaque contre un sanctuaire chiite à Chiraz, qui avait causé la mort de 13 personnes en octobre dernier.
08.07.2023, 15:4708.07.2023, 15:48
Plus de «International»
Image

L'Iran a exécuté samedi en public deux hommes impliqués dans l'attaque contre un sanctuaire chiite à Chiraz, dans le sud du pays. L'attaque avait fait 13 morts en octobre dernier, selon Mizan Online, le site du pouvoir judiciaire.

Les deux hommes, dont la nationalité n'a été précisée, ont été pendus à l'aube dans une rue de Chiraz, selon cette source.

Perpétrée le 26 octobre, l'attaque, qui avait fait également 30 blessés, était parmi les plus meurtrières de ces dernières années en Iran. Elle avait été revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique (EI).

«La condamnation à mort des auteurs de l'attaque terroriste de Chah-Cheragh a été exécutée en public ce matin», a déclaré Mizan Online. Selon l'agence de presse officielle Irna, les exécutions ont eu lieu près du sanctuaire, un lieu de pèlerinage chiite très important en Iran.

Principal auteur décédé

Mizan Online a identifié les deux hommes exécutés comme Mohammad Ramez Rashidi et Naeem Hashem Qatali. Selon cette agence, Rashidi avait avoué avoir collaboré avec le groupe ayant mené l'attaque.

En mars, un tribunal les avait condamnés à mort après les avoir été reconnus coupables de:

«corruption sur terre, rébellion armée et atteinte à la sécurité nationale»

Ils ont également été inculpés d'appartenance au groupe Etat islamique et de «complot contre la sécurité du pays».

Kazem Moussavi, le chef de l'autorité judiciaire de la province de Fars, dont fait partie Chiraz, avait alors déclaré qu'ils étaient directement impliqués dans l'armement, l'approvisionnement et la logistique du principal auteur de l'attaque.

Celui-ci, identifié par les médias iraniens comme étant Hamed Badakhshan, est décédé des suites de blessures subies lors de son arrestation, selon les autorités.

Peines de prison

Trois autres accusés dans cette affaire ont été condamnés à des peines de 5, 15 et 25 ans de prison pour leur appartenance à l'EI, selon Moussavi.

En novembre, les autorités avaient déclaré que 26 «terroristes takfiris» d'Afghanistan, d'Azerbaïdjan et du Tadjikistan avaient été arrêtés en lien avec l'attaque. En Iran, pays à majorité chiite, le terme takfiri désigne généralement les djihadistes ou les partisans de l'islam sunnite radical.

Pendant les manifestations pour la liberté

L'EI a revendiqué sa première attaque en Iran en 2017 lorsque des hommes armés et des kamikazes ont attaqué le siège du Parlement à Téhéran et le mausolée de l'ayatollah Ruhollah Khomeiny, le fondateur de la République islamique, tuant 17 personnes et en blessant des dizaines.

L'Iran a exécuté 582 personnes en 2022, soit plus de condamnés que tout autre pays à l'exception de la Chine, selon plusieurs ONG de défense des droits humains incluant Amnesty International.

L'attaque d'octobre dernier était intervenue plus d'un mois après que des manifestations ont éclaté dans tout l'Iran contre la mort en détention d'une jeune kurde iranienne.

Mahsa Amini, âgée de 22 ans, est décédée trois jours après son arrestation par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant aux femmes notamment le port du voile dans la République islamique.

Aveux sous la torture

En octobre, le président iranien Ebrahim Raisi avait affirmé que les «émeutes», terme utilisé par les autorités pour désigner les manifestations, ouvraient la voie à des attaques «terroristes».

Début juillet, une mission d'enquête de l'ONU avait fait état de l'exécution de sept hommes en lien avec les manifestations, dénonçant notamment «des aveux obtenus sous la torture.»

Attaque dans le sud-est du pays

Par ailleurs samedi, un médiat d'Etat a fait état de la mort de deux policiers dans l'attaque d'un commissariat à Zahedan, chef-lieu de la province du Sistan-Baloutchistan (sud-est), l'une des plus pauvres régions d'Iran qui abrite une forte population sunnite.

Les quatre assaillants ont été tués durant l'attaque, a indiqué la Force Qods du corps des Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique, dans un communiqué rapporté par Irna.

Le poste de la police visé est situé à proximité de la mosquée Makki, dirigée par l'influent chef religieux de la minorité musulmane sunnite de la province, Molavi Abdol Hamid.

En septembre dernier, cette zone, ainsi que d'autres endroits de Zahedan, avaient été le théâtre de plusieurs jours de violences meurtrières déclenchées après le viol présumé d'une adolescente imputé à un policier. (dal/dpa)

Arabie Saoudite-Iran : quel rapprochement?
Video: youtube
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Voici le pays qui a les autoroutes les plus meurtrières d'Europe
Les autoroutes suisses sont très sûres en comparaison européenne. A quoi cela est-il dû? Quelles sont les autoroutes les plus dangereuses? Voici ce que vous devez savoir.

Les autoroutes les plus sûres d'Europe se trouvent en Suède, et de loin. Dans la comparaison européenne du nombre de morts sur les autoroutes, la Suisse, quant à elle, est une très bonne élève: elle a le troisième réseau autoroutier le plus sûr du continent. C'est ce que rapporte le site web Statista. Selon le rapport de l'European Road Safety Observatory, environ 13 automobilistes meurent chaque année sur 1000 kilomètres du réseau autoroutier suisse. A titre de comparaison, la moyenne européenne est d'environ 18 morts pour 1000 kilomètres.

L’article