L'Iran et l'Arabie saoudite, poids lourds du Moyen-Orient ayant rompu leurs liens en 2016, ont annoncé ce vendredi qu'ils allaient rétablir leurs relations diplomatiques d'ici deux mois à l'issue de pourparlers en Chine. Les Etats-Unis et la Suisse saluent ce rapprochement.
L'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite ont rompu leurs liens il y a plus de sept ans après l'attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants dans la République islamique à la suite de l'exécution par Ryad d'un célèbre religieux chiite.
D'autres pays du Golfe parmi lesquels les Emirats arabes unis, le Koweït et Bahreïn avaient par la suite réduit leurs liens diplomatiques avec Téhéran pour soutenir Ryad.
Le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Ali Shamkhani, se trouvait à Pékin depuis lundi 6 mars «pour des négociations intensives avec son homologue saoudien en Chine visant à résoudre les derniers différends entre Téhéran et Ryad», a rapporté Irna.
Les ministres des Affaires étrangères des deux pays vont «mettre en œuvre cette décision et prendre les dispositions nécessaires pour l'échange des ambassadeurs», a ajouté le communiqué.
La Maison-Blanche a également «salué» l'annonce de ce vendredi, mais «il reste à voir si l'Iran remplira ses obligations», a déclaré un porte-parole. La Suisse, quant à elle, salue également le retour de relations normales entre l'Arabie saoudite et l'Iran, a fait savoir vendredi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), ce qui contribuera «à réduire les tensions et à renforcer la stabilité et la sécurité dans la région».
Depuis 2017, la Suisse représente les intérêts iraniens en Arabie saoudite ainsi que les intérêts saoudiens en Iran.
Pour rappel, depuis avril 2021, l'Irak a accueilli une série de réunions entre responsables de la sécurité des deux puissances rivales pour rapprocher ses deux voisins. L'Irak a salué la «nouvelle page» dans l'histoire des relations diplomatiques entre Téhéran et Ryad qui soutiennent des parties rivales dans plusieurs conflits dans la région, notamment au Yémen.
L'Iran entretient des liens très étroits avec l'Irak, où le Parlement est dominé par des partis pro-iraniens et le gouvernement est issu de cette majorité.
Un autre allié de Téhéran, le mouvement chiite libanais Hezbollah, a qualifié cette annonce de «bon développement». Son chef Hassan Nasrallah a estimé dans un discours que la reprise de ces relations pourrait «aider à la résolution des crises au Liban, en Syrie, au Yémen et dans la région».
Dans leur communiqué, l'Iran et l'Arabie saoudite ont aussi remercié la Chine «pour avoir accueilli et soutenu les discussions menées dans ce pays». Pékin avait en effet signé en 2021 un vaste accord stratégique sur 25 ans avec Téhéran dans des domaines aussi variés que l'énergie, la sécurité, les infrastructures et les communications.
Ces derniers mois, les Emirats et le Koweït avaient également repris leurs relations diplomatiques avec l'Iran. (ats)