Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié dimanche, dans une réponse à la Cour suprême, de «menteur» le chef des services de sécurité intérieure que le gouvernement veut limoger et qui l'avait mis en cause.
Répondant en détail aux accusations de Ronen Bar qui avait lui-même présenté une déclaration écrite à la Cour le 21 avril, Netanyahu réfute notamment lui avoir demandé de surveiller les manifestants protestant contre la politique du gouvernement en 2023. Il affirme:
Dans sa déclaration sous serment, Bar avait aussi assuré que Netanyahu lui avait demandé une loyauté personnelle. «Il n'existe aucune preuve étayant ces propos», rétorque le chef du gouvernement.
Au coeur du litige entre les deux hommes, le déroulement des événements la nuit précédant l'attaque du Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre 2023. Bar avait fermement rejeté les accusations de Netanyahu et de son entourage selon lesquelles le Shin Bet n'a pas alerté le Premier ministre et les autres services de sécurité à temps.
«Il n'a pas réveillé le Premier ministre. Il n'a pas réveillé le ministre de la Défense. Il n'a pas réveillé les soldats et soldates de l'armée. Il n'a pas réveillé les équipes de sécurité dans les localités proches de la bande de Gaza. Il n'a pas réveillé les participants à la fête de Nova», dénonce Netanyahu. Il ajoute:
«Ronen Bar a échoué dans son rôle de chef du Shin Bet et a perdu la confiance de l'ensemble du gouvernement israélien quant à sa capacité à continuer à diriger l'organisation. C'est cette perte de confiance qui a conduit à la fin de son mandat», conclut Netanyahu dans ce document de 23 pages.
Dimanche, le chef du Shin Bet a contre-attaqué, en fustigeant un document «rempli d'inexactitudes, de citations biaisées et de demi-vérités, visant à sortir les faits de leur contexte et à déformer la réalité».
«La vérité, c'est que l'on m'a demandé de transférer des informations concernant des citoyens israéliens qui sont des militants de la contestation», a-t-il réagi dans un communiqué. «Et la vérité, c'est que le Premier ministre m'a donné pour instruction qu'en cas de crise constitutionnelle, je devais obéir au Premier ministre et non à la Cour», a-t-il ajouté.
Il a aussi contesté les reproches liés à l'attaque du 7-Octobre, dénonçant un Premier ministre qui a «directement dicté» le financement «discret» du Hamas et qui «n'a jamais assumé sa responsabilité».
Le 8 avril, la Cour Suprême a confirmé dans un arrêt sa décision initiale de suspendre le limogeage du chef du Shin Bet, après l'examen des cinq recours dont elle avait été saisie. Lundi dernier, Bar avait indiqué qu'il annoncerait «prochainement» la date de sa démission. (tib/ats)