Après plus de quatre mois de guerre contre le Hamas à travers le territoire palestinien assiégé, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, veut maintenant détruire le «dernier bastion» du mouvement islamiste à Rafah, devenue l'ultime refuge pour des centaines de milliers de civils qui ont fui les combats.
Pendant que les pays médiateurs poursuivent au Caire leurs négociations pour tenter d'obtenir une trêve ainsi que la libération d'otages détenus à Gaza, les appels se multiplient à travers le monde face aux conséquences potentiellement dévastatrices d'une telle opération.
Après notamment l'ONU et les Etats-Unis, principal allié d'Israël qui réclame des «garanties» pour la sécurité des civils, l'Australie, le Canada et la Nouvelle-Zélande ont mis en garde jeudi Israël contre une opération «catastrophique» à Rafah.
«Il n'y a tout simplement nulle part où aller» pour les civils bloqués contre la frontière fermée avec l'Egypte, soulignent ces trois pays, exhortant Benjamin Netanyahu à «ne pas s'engager dans cette voie».
Environ 1,4 million de personnes, selon l'ONU, soit plus de la moitié de la population de Gaza, dont beaucoup déplacées à plusieurs reprises, s'entassent à présent à Rafah, transformée en un gigantesque campement, dans l'angoisse de l'offensive annoncée.
Rafah est en outre le principal point d'entrée de l'aide humanitaire depuis l'Egypte, contrôlée par Israël et insuffisante pour répondre aux besoins d'une population menacée en plein hiver par la famine et les épidémies.
La guerre a été déclenchée par l'attaque menée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1160 personnes, en majorité des civils. En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007. L'armée a lancé une offensive qui a fait 28 576 morts à Gaza, en grande majorité des civils. (ats/asi)