International
Israël

Gaza: les condamnations pleuvent après le «massacre» de Rafah

epa11372934 Palestinians mourn next to the bodies of their relatives after an Israeli army raid on a camp at an area designated for displaced people in Rafah, southern Gaza Strip, 27 May 2024. At leas ...
L'attaque a fait 45 morts, selon les autorités gazaouies.Keystone

«Enfer sur terre»: les condamnations pleuvent après le «massacre» de Rafah

Israël fait face lundi à une vague de condamnations internationales après un bombardement nocturne sur Rafah qui a fait 45 morts, selon le ministère de la santé à Gaza.
28.05.2024, 07:4928.05.2024, 07:49
Plus de «International»

«Le massacre à Rafah a fait 45 morts», selon un bilan fourni lundi par le ministère de la santé de l'administration du Hamas dans la bande de Gaza, qui fait aussi état de «249 blessés».

L'attaque, intervenue quelques heures après des tirs de roquettes sur Tel-Aviv depuis Rafah, a mis le feu à des tentes occupées par des Palestiniens dans le camp de déplacés de Barkasat.

La défense civile palestinienne a fait état de nombreux corps «carbonisés» dans l'incendie qui a ravagé le camp, géré par l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), dans le nord-ouest de Rafah.

Mohammed al-Mughayyir, un responsable de la défense civile dans la bande de Gaza, décrit un «massacre»:

«Nous avons vu des corps carbonisés, démembrés, des cas d'amputations, des enfants blessés, des femmes et des personnes âgées»

«Nous venions de terminer les prières du soir. Nos enfants dormaient [...] Soudain, nous avons entendu un grand bruit et il y avait du feu tout autour de nous. Les enfants criaient. Le bruit était terrifiant. On aurait dit des éclats d'obus traversant les pièces», raconte une Palestinienne refusant d'être identifiée.

Palestinians look at the destruction after an Israeli strike where displaced people were staying in Rafah, Gaza Strip, Monday, May 27, 2024. Palestinian health workers said Israeli airstrikes killed a ...
Le camp de déplacés de Barkasat après l'attaque.Keystone

«Les images de la nuit dernière témoignent de la transformation de Rafah en enfer sur terre», a déclaré Philippe Lazzarini, chef de l'UNRWA, affirmant que certains employés de l'agence étaient portés disparus.

«Accident tragique»

Dimanche, l'armée israélienne a affirmé avoir ciblé à l'aide de «munitions précises» deux hauts responsables du Hamas, «des cibles légitimes au regard du droit international». Le lendemain, elle a déclaré enquêter sur la mort de victimes civiles, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou parlant d'«accident tragique».

Le gouvernement a indiqué de son côté examiner les faits concernant ce bombardement qu'il a qualifié de «grave», assurant qu'Israël cherchait à «limiter les pertes civiles».

Le secrétaire général de l'ONU António Guterres a condamné l'attaque, soulignant que «ces horreurs doivent cesser».

L'ONU a demandé une enquête «complète et transparente» après l'attaque dans la ville surpeuplée de Rafah, où Israël a lancé des opérations au sol le 7 mai en dépit des mises en garde de la communauté internationale sur le sort des civils.

«Protéger les civils»

Le haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, s'est dit «horrifié», évoquant des «images horribles». «Bouleversé», Washington a appelé son allié israélien à «prendre toutes les précautions pour protéger les civils».

Le bombardement meurtrier a été dénoncé notamment par l'Union européenne (UE), l'Union africaine (UA), la France, ainsi que par l'Egypte et le Qatar, deux pays médiateurs dans les efforts diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu dans la guerre dévastatrice déclenchée il y a bientôt huit mois.

De son côté, le président français, Emmanuel Macron, s'est dit «indigné». Son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, a promis que son pays ferait «tout son possible pour que les autorités israéliennes »barbares rendent des comptes".

Plus de 36 000 morts

Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell s'est dit «horrifié», tout comme la ministre canadienne des affaires étrangères Mélanie Joly, tandis que la Jordanie a fermement condamné les «crimes de guerre en cours», ajoutant que la frappe israélienne à Rafah «défie les décisions de la Cour internationale de justice (CIJ)».

L'Union africaine a dénoncé de son côté un «mépris» pour l'arrêt de la CIJ, la plus haute juridiction de l'ONU, qui avait ordonné vendredi à Israël de suspendre ses opérations à Rafah. Ces dernières ont poussé en près de trois semaines selon l'ONU quelque 800 000 personnes à la fuite.

Les représailles d'Israël, qui dit vouloir anéantir le Hamas, ont fait au moins 36 050 morts dans la bande de Gaza, essentiellement des civils, selon le ministère de la santé de l'administration Hamas dans le territoire palestinien.

Gaza après les bombes
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
Présidentielle roumaine: candidat d'extrême droite en tête
Le candidat d'extrême droite George Simion fait pour l'instant la course en tête dimanche du premier tour de l'élection présidentielle en Roumanie.

Le candidat a changé mais l'extrême droite reste en tête: cinq mois après l'annulation choc du premier tour de la présidentielle, la Roumanie a confirmé dans un nouveau vote dimanche son virage nationaliste.

L’article