Des centaines d'habitants du sud du Liban ont bravé dimanche l'armée israélienne et tenté de revenir dans leurs villages, certains toujours occupés. Les forces israéliennes ont ouvert le feu, faisant 22 morts et 124 blessés, selon un nouveau bilan du ministère libanais de la Santé.
Des correspondants de l'AFP ont vu des convois de dizaines de voitures, brandissant les drapeaux jaunes du Hezbollah, converger vers plusieurs villages dévastés par la guerre entre la formation pro-iranienne et l'armée israélienne.
En vertu de l'accord qui a mis fin à la guerre, l'armée israélienne devait achever dimanche son retrait du sud du Liban, mais Israël a annoncé vendredi que l'opération se poursuivrait au-delà de la date limite du 26 janvier.
Le président libanais Joseph Aoun a appelé les habitants à faire preuve de «sang-froid» et à «avoir confiance en l'armée libanaise», «soucieuse d'assurer votre retour en sécurité dans vos foyers et vos villages».
L'armée israélienne a indiqué que ses soldats avaient effectué «des tirs de sommation pour éliminer des menaces dans plusieurs zones où des suspects ont été identifiés en train de s'approcher des troupes». Elle a aussi annoncé avoir «appréhendé des suspects» qui s'étaient approchés des soldats israéliens et «constituaient une menace imminente», ajoutant que des interrogatoires étaient en cours.
De son côté, la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a appelé l'armée israélienne à «éviter de tirer sur des civils en territoire libanais». Elle a ajouté que «toute violence supplémentaire risqu(ait) de compromettre la situation de sécurité fragile dans la région».
La représentante de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, et le chef de la Finul Aroldo Lazaro ont également estimé que «les conditions ne sont pas encore réunies pour le retour en toute sécurité des citoyens dans leurs villages le long de la Ligne bleue». «Les communautés déplacées (...) sont donc une fois de plus appelées à la prudence», ont-ils ajouté. (ats/afp)