L'attaque lancée samedi matin par le Hamas a pris tout le monde de court. Cinq jours après le début des hostilités, le bilan humain de l'opération «Déluge d'Al-Aqsa» ne cesse de grimper. Alors qu'Israël recense ses morts, il devient de plus en plus clair que les miliciens palestiniens se sont livrés à de véritables massacres dans les villages limitrophes de la bande de Gaza.
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Un millier de combattants palestiniens ont franchi la frontière depuis Gaza au tout début de l'opération, estiment les autorités israéliennes. Lourdement armés, ceux-ci se sont déchaînés sur les communautés rurales vivant dans la zone entourant la bande. Les «détails horribles» de leurs attaques contre les civils commencent tout juste à être révélés, rapporte CNN. Ce qui est sûr, affirme Libération, c'est que les images diffusées pendant l'attaque exposent «ce qui s’apparente à des crimes de guerre».
Massacres et exécutions de civils ont, pour l'heure, été recensés dans cinq localités israéliennes. Selon Olivier Rafowicz, porte-parole de Tsahal, des faits semblables ont eu lieu dans «des dizaines de lieux en Israël». Le dernier bilan israélien fait état de 1200 morts. Voici ce que l'on sait.
Le kibboutz de Be'eri, situé à cinq kilomètres seulement de la frontière de Gaza, a été l'un des premiers à avoir été investi par les commandos palestiniens, samedi matin.
L'assaut commence vers 6 heures. Les caméras de sécurité à l'entrée du village montrent deux hommes en tenue de combat exécuter des civils à bord de leur voiture, avant de pénétrer dans le kibboutz. Une heure plus tard, au moins huit miliciens armés s'y trouvent.
Le bilan est terrifiant. Lundi, les forces israéliennes retrouvent 108 corps à Be'eri, qui compte environ 1000 habitants. Des otages civils détenus par le Hamas y ont été exécutés, rapporte CNN. Le porte-parole de l’organisme caritatif Zaka, Moti Bukjin, a déclaré à l'AFP:
Au même moment, à trois kilomètres au sud, les commandos palestiniens attaquent le Nova, une rave party réunissant des milliers de personnes dans le désert, près du kibboutz de Réïm. C'est la première tuerie perpétrée par le Hamas à être médiatisée et, jusqu'à présent, la plus meurtrière.
Les miliciens tirent à bout portant sur les fêtards, en tuant au moins 260. De nombreux participants ont probablement été capturés en emmenés à Gaza en tant qu'otages, ce qui a déclenché des recherches désespérées de la part des familles.
Le kibboutz de Kfar Aza a également subi l'assaut terrestre du Hamas de plein fouet. Les militants du Hamas y ont perpétré un «massacre», dénoncent les autorités israéliennes. Des femmes, des enfants et des personnes âgées «ont été brutalement massacrés» par les miliciens palestiniens dans le village, ont déclaré les Forces de défense israéliennes (FDI) aux micros de CNN.
Les maisons ont été saccagées et incendiées, pour forcer leurs occupants à sortir et, ensuite, les mitrailler. «Beaucoup ont préféré périr incendiés, peut-être intoxiqués par la fumée, plutôt que d'être tués par les terroristes», a affirmé un officier israélien devant la presse. «Nous avons trouvé beaucoup de cadavres à l'intérieur des maisons». Le major général Italï Veruv complète:
Au moins une centaine de personnes auraient été tuées, mais le nombre de morts n'est, pour l'instant, pas encore connu. Le travail de localisation et d’identification des corps n’a commencé que mardi midi et pourrait prendre plusieurs jours, explique Mediapart.
A une vingtaine de kilomètres de là, le kibboutz de Nir Oz a aussi été le théâtre de tueries. Des images vérifiées par Libération montrent les dernières minutes d’un massacre ayant coûté la vie à sept hommes. Sur la vidéo, toujours en ligne, on voit un homme achever de quatre balles la dernière victime.
La ville de Sdérot, située à moins de deux kilomètres de la bande de Gaza, n'a pas non plus échappé à la rage meurtrière du Hamas. Au moins 20 civils tués, ainsi qu'une douzaine de soldats, de pompiers et de policiers, rapporte le New York Times.
L'attaque a également commencé tôt samedi matin, lorsqu’au moins deux pickups transportant des hommes armés et une mitrailleuse sont entrés dans la ville. Des civils ont été abattus dans leur voiture ou à pied.
Des clichés montrent également les corps de personnes âgées tuées par balles au pied d’un abribus. (asi)