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Israël-Hezbollah: au Liban, la peur de la guerre grandit

Des soldats et des policiers israéliens bloquent l'accès au terrain de sport touché pendant que les premiers secours sont en service.
Des soldats et des policiers israéliens bloquent l'accès au terrain de sport touché pendant que les premiers secours sont en service.Image: Atef Safadi/EPA

Escalade au Proche-Orient: un ministre israélien veut «raser Beyrouth»

Une supposée attaque de roquette sur le plateau du Golan, annexé par Israël, a tué au moins douze personnes et aggravé le risque d'une guerre dans la région.
29.07.2024, 11:5419.09.2024, 10:41
Michael Wrase, Beyrouth / ch media
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C'est un missile iranien de type Falak 1 qui se serait abattu samedi soir sur un terrain de football dans la localité de Madj al-Chams, tuant douze personnes. Les victimes sont des enfants et des adolescents âgés de 10 à 20 ans.

Ils appartenaient à la communauté religieuse druze arabophone, qui vit en grande partie sur les hauteurs du Golan syrien occupé illégalement par Israël depuis 1967. Le gouvernement israélien a rendu l'organisation libanaise Hezbollah responsable de ce bain de sang.

«Le massacre», a-t-on dit à Jérusalem, «représente le franchissement de toutes les lignes rouges». Israël exercera donc immédiatement son «devoir d'autodéfense et réagira». Dans la nuit de samedi à dimanche, l'armée de l'air israélienne avait déjà attaqué des positions et des dépôts d'armes de la milice pro-iranienne dans tout le Liban.

les voisins et les services d'urgence se sont précipités sur le terrain de sport pour prodiguer les premiers soins.
Image: Hassan Shams/AP

Dimanche, vers midi, plusieurs avions de combat israéliens ont ensuite survolé à basse altitude le sud de Beyrouth, où se trouvent les principaux centres de commandement du Hezbollah. Quelques heures avant la démonstration de force israélienne, un porte-parole du Hezbollah avait nié être responsable de l'attaque à la roquette. Il a affirmé que les personnes présentes sur le terrain de football avaient été tuées par des débris de missiles antiaériens israéliens.

La «guerre totale» contre le Hezbollah, redoutée depuis des mois, va-t-elle avoir lieu? C'est la question que se sont posée les habitants de la capitale libanaise en regardant le ciel avec inquiétude, régulièrement ciblée par les missiles israéliens. Depuis des mois, on craint que les combats entre Israël et le Hezbollah ne se transforment en une nouvelle guerre généralisée, en plus de la guerre de Gaza.

De nombreux Libanais cherchent donc à se distraire, par exemple sur les plages ou dans les montagnes du pays méditerranéen. Le Liban est également confronté à la plus grave crise économique de son histoire et à une crise politique persistante.

Scepticisme même dans les milieux pro-arabes

La dénégation de Beyrouth a été commentée avec scepticisme même par les analystes de la chaîne de télévision Al Jazeera.

«La rétractation du Hezbollah pourrait au moins indiquer que, même s'il s'agissait d'un missile du Hezbollah, l'intention du groupe n'était pas d'attaquer ce terrain de football»
Omar Baddar, le commentateur en chef de la chaîne.

Optimiste, il a ajouté qu'Israël et le Hezbollah avaient tous deux le désir d'éviter «une guerre généralisée dans la région».

Des centaines de membres de la famille druze et de connaissances portant leurs coiffes rouges et blanches ont pris part dimanche à la cérémonie commémorative pour les victimes des roquettes tuées.
Des centaines de membres de la communauté druze et de connaissances portant leurs coiffes rouges et blanches ont pris part dimanche à la cérémonie commémorative pour les victimes.Image: Atef Safadi/EPA

Pourtant, le ministre israélien de l'Economie Nir Barkat avait demandé à haute voix, lors de la cérémonie d'hommage aux douze Druzes tués, pourquoi «Beyrouth n'avait pas encore été rasée». Il a alors été réprimandé et sifflé par l'assemblée druze en deuil, a rapporté le journal israélien Yedioth Ahronoth.

Tout porte à croire que les partisans d'une ligne dure au sein du gouvernement de Benjamin Netanyahu ne parviendront pas à s'imposer pour le moment. Selon le ministère israélien des Affaires étrangères, il existe «encore une possibilité d'éviter une guerre généralisée et dévastatrice pour le Liban».

La communauté internationale doit simplement contraindre le Hezbollah à se retirer jusqu'au fleuve Litani, conformément à une résolution de l’ONU. Ce fleuve se jette dans la Méditerranée à environ 25 kilomètres au nord de la frontière israélo-libanaise. Une autre «possibilité de paix» serait un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Nouvelles négociations pour un cessez-le-feu

«Les deux fronts sont liés», a souligné dimanche à Rome un haut fonctionnaire égyptien: un cessez-le-feu à Gaza conduira inévitablement à un cessez-le-feu avec le Hezbollah. Des diplomates américains, égyptiens et qataris avaient rencontré des officiels israéliens dans la capitale italienne.

La base des négociations est un plan en plusieurs étapes du président américain Joe Biden, qui prévoit à la fin un cessez-le-feu durable et la libération de tous les otages détenus par le Hamas.

Selon les médias israéliens, Netanyahu aurait entre-temps «modifié» le plan. D'après ce plan, l'armée israélienne veut occuper «pour une durée indéterminée» des positions dans la bande de Gaza - ce qui serait probablement un «no-go» pour le Hamas et donc aussi pour le Hezbollah.

(Traduit et adapté par Chiara Lecca)

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Risques de guerre: «Voici ce que l'Europe va faire des 800 milliards»
Chargé du Programme Europe, stratégie et sécurité à l'Institut de recherche international et stratégique (IRIS), Federico Santopinto dit à quoi vont servir les 800 milliards d'euros mis à disposition des Etats membres de l'Union européenne.

Un très gros paquet d’argent, 800 milliards d’euros, est mis à disposition de l’industrie européenne d’armement. C’est ce qu’a annoncé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Concrètement, qu’est-ce qui va se passer?
Federico Santopinto: Ce n’est pas encore très clair. Il n’y a pas vraiment de budget de 800 milliards d’euros à titre de subventions pour l’industrie européenne de l’armement. Ce que l’on sait, c’est que 600 des 800 milliards pourront être dépensés par les Etats membres de l’Union européenne sans être calculés dans les paramètres des déficits qu’ils doivent respecter. A cela s’ajouteront 150 milliards d’euros sous forme de prêts, prélevés sur les dépenses non effectuées de l’Union européenne au cours de l’année écoulée.

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