Le Hamas a indiqué samedi soir avoir remis aux médiateurs sa réponse à la proposition américaine de trêve dans la bande de Gaza. Le mouvement islamiste palestinien, en guerre contre Israël, n'a pas dit explicitement s'il l'avait acceptée.
Cette annonce intervient après les menaces la veille du ministre israélien de la Défense, Israël Katz, qui avait sommé le Hamas d'accepter la proposition américaine de trêve et de libération des otages sous peine d'«être anéanti».
Le président américain, Donald Trump, avait assuré vendredi qu'un accord sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza était «tout proche».
Une source au sein du Hamas proche des négociations a indiqué dans la soirée que le mouvement avait «informé les médiateurs de sa réponse officielle écrite, qui comprend une réponse positive à (l'émissaire américain Steve) Witkoff, mais en insistant sur la garantie d'un cessez-le-feu permanent et d'un retrait total d'Israël» de la bande de Gaza.
Israël fait face à une pression internationale croissante concernant la guerre dans la bande de Gaza et la situation humanitaire dramatique dans le territoire palestinien, où un blocus de plus de deux mois, partiellement assoupli la semaine dernière, a entraîné de graves pénuries de nourriture, de médicaments et d'autres biens de première nécessité.
Dans un communiqué publié samedi, le Hamas a annoncé avoir «soumis aujourd'hui sa réponse à la dernière proposition de l'émissaire américain, Steve Witkoff, aux médiateurs».
«Dans le cadre de cet accord, dix prisonniers vivants de l'occupation (Israël, ndlr) retenus par la résistance seront libérés, en plus de la restitution de 18 corps, en échange d'un nombre convenu de prisonniers palestiniens» détenus par Israël, ajoute le mouvement islamiste palestinien.
Le nombre d'otages vivants et morts que le Hamas se dit prêt à libérer est identique à celui qui figure dans la proposition américaine. Sur les 251 personnes enlevées par le Hamas le 7 octobre 2023, 57 sont toujours retenues dans la bande Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon les autorités israéliennes.
Le Hamas souligne que la proposition qu'il a remise aux médiateurs «vise à obtenir un cessez-le-feu permanent, un retrait complet de la bande de Gaza et à garantir l'acheminement de l'aide à notre peuple et à nos familles dans la bande de Gaza».
Le 19 mai, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s'était dit ouvert à un accord incluant la fin de l'offensive militaire, mais il avait toutefois ajouté qu'un tel accord devrait inclure l'«exil» du Hamas et le «désarmement» de la bande de Gaza, des exigences jusque-là rejetées publiquement par le mouvement palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.
Les Etats-Unis avaient indiqué plus tôt dans la semaine avoir reçu l'assentiment d'Israël à la proposition de l'émissaire américain, sans publier l'intégralité du texte. Israël n'a jusqu'ici pas confirmé officiellement.
Selon deux sources proches des négociations, la nouvelle proposition américaine porte sur une trêve de 60 jours pouvant être étendue jusqu'à 70, et la remise par le Hamas de 5 otages vivants et 9 morts en échanges de la libération de prisonniers palestiniens au cours de la première semaine, et un deuxième échange sur le même nombre d'otages vivants et morts au cours de la deuxième semaine.
Plus de 54 321 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.
Vendredi, le porte-parole du bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, avait déclaré que la bande de Gaza était «l'endroit le plus affamé au monde», où «100% de la population est menacée de famine». (tib/ats)