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Cette mère de deux otages du Hamas a une demande désespérée

Cette mère de deux otages du Hamas a une demande désespérée
Ela, 8ans, sur une affiche à New York.Image: imago

Cette mère de deux otages du Hamas a une demande désespérée

Le Hamas retient les filles de Maayan Zin en captivité. La mère souhaite les rejoindre à Gaza alors qu'un accord vient d'être annoncé.
22.11.2023, 11:4822.11.2023, 12:47
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t-online

Depuis le 7 octobre, Maayan Zin vit entre espoir et désespoir. Ce jour-là, le Hamas a enlevé ses deux filles, Ela (8 ans) et Dafna (15 ans), et les a emmenées d'Israël à Gaza. Les terroristes ont assassiné leur père Noam sous les yeux des enfants. La mère ne sait pas si ses filles sont encore en vie. Et son espoir de les revoir s'estompe.

Le cessez-le-feu n'y changera rien

«Je ne demande plus qu'une chose au monde: emmenez-moi voir mes filles. Emmenez-moi à Gaza», écrit désormais Maayan Zin dans un appel désespéré publié dans le Washington Post. Elle demande aux gouvernements israélien et américain ainsi qu'à la Croix-Rouge internationale de soutenir son projet:

«Qu'il y ait ou non un échange d'otages. Vous n'avez pas réussi à libérer mes filles. Alors, emmenez-moi à Gaza»

Un message émis alors que le gouvernement israélien n'avait pas encore approuvé l'accord prévoyant la libération de 50 otages aux mains du Hamas en échange de la libération de prisonniers palestiniens et d'une trêve dans la bande de Gaza. Le feu vert à cette solution a été donné dans la nuit de mardi à mercredi. Les libérations doivent s'étaler sur quatre jours.

Le sac est prêt

Mais ça ne changera rien pour cette mère, car elle ignore toujours tout de l'état de ses filles. Son sac est déjà prêt, écrit Maayan Zin. Elle a décidé d'emporter quelques objets bien précis: «du chocolat au lait, que mes filles aiment tant, des chaussures dans lesquelles je peux courir et un nouveau bandage pour Ela — sur la dernière photo d'elle prise en captivité, elle était blessée. Emmenez-moi à Gaza pour que je puisse changer son bandage», écrit la mère désespérée. Elle veut également apporter à ses filles une photo de leur père Noam, assassiné.

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«Quand je serai avec elles, quel que soit leur état, je les serrerai si longtemps qu'elles oublieront un instant où elles sont», écrit Maayan Zin à propos des retrouvailles espérées.

«Je me tiendrai devant elles et elles pourront enfin dormir quand je les tiendrai. Je dirai à Dafna de chanter une chanson avec sa belle voix, peut-être ouvrira-t-elle le cœur d'un ravisseur. J'encouragerai Ela à être la petite souris qu'elle est et à se trouver une minuscule cachette pour être en sécurité quand l'armée israélienne viendra nous libérer.»

En mission pour les autres enfants

Aux 31 autres enfants qui se trouvent dans les griffes du Hamas, Maayan Zin veut donner des nouvelles de leurs proches

«Certains de ces enfants n'ont plus de parents qui les attendent à la maison. Amenez-moi à Gaza pour que je puisse aussi être leur mère. Je leur dirai qu'ils n'ont pas été oubliés et qu'ils sont aimés. Qu'ils sont voulus et que le monde a été créé à cause d'eux.»

Dans sa lettre, Maayan Zin évoque également les vives réactions internationales au massacre du Hamas. «Les politiciens du monde entier connaissent le nom de mes filles et font tout pour les faire libérer. A des milliers de kilomètres de là, des inconnus organisent des prières pour elles et accrochent des affiches avec leurs noms.»

Maayan Zin continue: «Le courage et l'aide des autres me donnent la force de croire que mes filles reviendront et chaque heure qui passe semble rapprocher nos retrouvailles». Dans le même temps, elle constate que l'idéologie de haine du Hamas se renforce chaque jour dans le monde.

«Les soldats qui se frayent un chemin jusqu'à Dafna et Ela sont confrontés à des gens qui préféreraient mourir plutôt que de libérer mes filles. A des milliers de kilomètres de là, des gens crient à plus de violence, à la prochaine Intifada, à la prochaine guerre, pour nous pousser à la mer. Les photos de mes filles sont arrachées et leur dignité est bafouée. Chaque heure qui passe semble rapprocher l'appel qui m'annonce qu'elles n'ont pas survécu, que le monde est trop cruel pour les y laisser vivre. Je ne suis que poussière et cendre, et s'il doit en être ainsi, je veux affronter mon destin en même temps que Dafna et Ela.»

On ignore pour l'instant si ces filles lui seront rendues, mais ce qui est certain, c'est que le Hamas a promis de libérer au moins 50 des 240 otages retenus depuis le 7 octobre. Dafna et Ela en feront peut-être partie... (jah/avec t-online)

Gaza après les bombes
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