Israël a donné son feu vert mercredi à un accord visant à obtenir la libération de 50 otages aux mains du Hamas en échange de prisonniers palestiniens et d'une trêve de quatre jours dans la bande de Gaza. C'est le premier signe de répit après des semaines de guerre.
L'accord pour libérer des otages est «la bonne décision» à prendre, avait déclaré, mardi soir, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou avant le début de la réunion de son cabinet, qui a débouché tôt mercredi sur ce feu vert.
Après les déclarations du gouvernement israélien et du Hamas, les autorités du Qatar, au centre des pourparlers de trêve, a confirmé un accord pour une «pause humanitaire» dans la bande de Gaza.
On peut retenir les éléments suivants, issus de plusieurs sources:
Un haut responsable du Hamas a dit s'attendre à ce «qu'un premier échange de 10 otages contre 30 prisonniers soit réalisé dès jeudi» et que cette «trêve peut être prolongée».
Après 50 otages libérés, «la libération de dix otages supplémentaires conduira à une journée supplémentaire de pause» dans les combats, a indiqué le gouvernement israélien.
Visiblement pas si l'on en croit les déclarations des protagonistes. «Le gouvernement israélien, l'armée israélienne et les forces de sécurité poursuivront la guerre pour ramener toutes les personnes enlevées, éliminer le Hamas et garantir qu'il n'y ait plus aucune menace pour l'État d'Israël depuis Gaza», a ajouté le gouvernement après son vote sur l'accord.
Le Hamas, dont le chef Ismaïl Haniyeh avait fait état d'avancées dans les pourparlers, a salué un accord de «trêve humanitaire», précisant que les «dispositions de cet accord ont été formulées conformément à la vision de la résistance». Mais le groupe terroriste a averti:
Les organisations internationales et de nombreuses capitales étrangères multiplient les appels à un cessez-le-feu ou à une trêve face à la situation humanitaire catastrophique dans le petit territoire assiégé, où la guerre a détruit des quartiers entiers, dévasté le système de santé et entraîné des déplacements massifs de population.
Une «tragédie» sanitaire se profile dans la bande de Gaza, où l'eau «manque cruellement» et la pénurie de carburant risque de provoquer «l'effondrement des services d'assainissement», a encore averti mardi le fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).
En Israël, 1200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées, selon les autorités, dans l'attaque du Hamas du 7 octobre. En représailles, Israël a promis «d'annihiler» le mouvement islamiste et pilonne sans relâche la bande de Gaza, où son armée mène depuis le 27 octobre une offensive terrestre contre le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.
Dans le territoire palestinien, plus de 14 000 personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens, dont plus de 5800 enfants, selon le gouvernement du Hamas.
D'après l'ONU, près de 1,7 million des 2,4 millions d'habitants a été déplacé par la guerre dans la bande de Gaza, soumise depuis le 9 octobre par Israël à un «siège total». L'aide humanitaire, dont l'entrée est soumise au feu vert d'Israël, arrive au compte-gouttes via l'Egypte, en quantité insuffisante, selon l'ONU. (jah avec ats)