Une trêve négociée par l'Egypte, médiateur traditionnel entre les belligérants, est entrée en vigueur samedi soir à 22h00 (21h00 suisses). Deux roquettes ont encore été tirées dans le quart d'heure ayant suivi sans faire de victimes, suivies de nouvelles frappes israéliennes dans la territoire palestinien.
Dimanche, le Cogat organe du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens, a annoncé «la réouverture partielle et progressive» des points de passage d'Erez qui permettent aux Palestiniens de transiter par Israël et de Kerem Shalom, seul point de passage israélien pour les marchandises vers la bande de Gaza.
L'escalade meurtrière de cette semaine a été la plus violente entre Gaza et Israël depuis août 2022. Elle avait commencé mardi par des raids aériens qui ont tué trois commandants militaires du Jihad islamique, mouvement qualifié de «terroriste» tant par les Etats-Unis et l'Union européenne que par Israël.
«Je félicite l'armée israélienne, le Shin Bet (l'agence de sécurité intérieure israélienne) et l'ensemble des forces de sécurité pour les actions qu'ils ont menées pour frapper les terroristes du Jihad islamique et protéger les résidents d'Israël», a déclaré dimanche Eli Cohen, le ministre israélien des Affaires étrangères.
La Maison Blanche s'est félicitée de l'annonce d'une trêve tout comme l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, qui a déploré «les pertes de vies humaines et les blessés y compris celles d'enfants et de femmes, causées par des frappes israéliennes et les tirs aveugles de roquettes vers Israël par le Jihad islamique palestinien et d'autres groupes».
Depuis mardi, les affrontements entre Israël et les groupes armés de Gaza ont coûté la vie à 34 Palestiniens - dont le dernier, un ouvrier travaillant en Israël a été tué samedi par une roquette palestinienne. 190 personnes ont été blessées à Gaza selon le ministère de la Santé palestinien.
Parmi les Palestiniens tués figurent six commandants militaires du Jihad islamique, des combattants de ce mouvement, et d'autres du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), autre groupe armé.
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a confirmé la mort d'au moins 13 civils palestiniens parmi lesquels sept mineurs. L'armée israélienne affirme que quatre civils, dont trois mineurs, ont été tués par des roquettes palestiniennes tombées sur la bande de Gaza.
Dans le territoire palestinien, Tariq Salmi, porte-parole du Jihad islamique, a mis en garde Israël contre «toute action stupide ou assassinat de commandants de la résistance palestinienne», alors que Mohammad al-Hindi, responsable du département politique du Jihad islamique joint par téléphone au Caire a fait part d'un accord incluant un engagement d'Israël «à cesser de cibler des combattants».
«La réponse d'Israël à l'initiative égyptienne» signifie que «la réponse au calme sera le calme, et que si Israël est attaqué ou menacé, il continuera à faire tout ce qu'il doit faire pour se défendre», indiquait samedi soir un communiqué officiel israélien au nom de Tsachi Hanegbi, conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
La bande de Gaza, territoire exigu miné par la pauvreté et le chômage où vivent 2.3 millions de Palestiniens, a été le théâtre de plusieurs guerres avec Israël depuis 2008.
En août 2022, trois jours d'affrontements entre Israël et le Jihad islamique avaient causé la mort de 49 Palestiniens, dont au moins 19 enfants d'après l'ONU. Plus d'un millier de roquettes avaient été tirées de Gaza vers Israël, faisant trois blessés. (chl/ats)