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Trêve à Gaza: Israël est dans un dilemme

Isaac Herzog, président israélien.
Isaac Herzog, président israélien.Keystone

Israël est face à un dilemme

La trêve dans la bande de Gaza a été prolongée de deux jours, mais sans promesse d'un cessez-le-feu. Entre la destruction pure et simple du Hamas et le retour à la maison des otages israéliens, le gouvernement israélien joue les équilibristes.
28.11.2023, 11:5728.11.2023, 14:04
Felix Wellisch, Jérusalem / ch media
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Israël et le Hamas se sont mis d'accord pour prolonger leur trêve dans la bande de Gaza de deux jours. C'est ce qu'a annoncé lundi soir un porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères. Israël se trouve devant un choix difficile: d'un côté, l'Etat hébreu doit faire face aux critiques croissantes d'une partie de la communauté internationale sur son opération et les bombardements dans la bande de Gaza. Mais il ne compte pas s'arrêter avant d'avoir complètement détruit le Hamas. De l'autre, le gouvernement de Netanyahou souhaite continuer à procéder à des échanges d'otages.

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Mais l'heure n'est pas encore au cessez-le-feu. Pour de nombreux Israéliens, cela équivaudrait à un aveu de faiblesse et serait synonyme de défaite.

Même plusieurs familles d'otages ont indiqué que le gouvernement devait continuer la guerre et se fixer à ses objectifs: ramener toutes les personnes enlevées, mais aussi et surtout «neutraliser la menace qu'est le Hamas».

«Nous n'avons pas commencé la guerre et nous ne l'avons pas voulue, mais nous allons la gagner. Le Hamas ne doit plus constituer une menace pour les Israéliens et les Juifs»
Isaac Herzog, président israélien

Mais Israël n'est pas complètement isolé sur la scène internationale. Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, en visite dans les villages attaqués le 7 octobre près de la frontière avec Gaza, a déclaré: «Tant que les 180 otages ne sont pas libérés, Israël ne peut pas cesser de se défendre».

Frank-Walter Steinmeier et Isaac Herzog, le 27 novembre.
Frank-Walter Steinmeier et Isaac Herzog, le 27 novembre.Keystone

Danger au nord

Environ 250 000 Israéliens ont dû quitter leur domicile le long des frontières avec Gaza et du Liban à cause de la guerre. Beaucoup d'entre eux ne veulent pas revenir tant qu'ils n'ont pas la certitude qu'une attaque comme celle du 7 octobre ne va pas se reproduire. De nombreux Israéliens nourrissent désormais des craintes similaires à l'égard du Hezbollah libanais, au nord. Cette milice soutenue par l'Iran est de facto alliée du Hamas dans sa lutte pour la destruction d'Israël, mais elle le dépasse largement en nombre et en équipement.

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Poursuivre la guerre comme avant la trêve pourrait toutefois nuire à Israël sur le plan international. Une action avec des troupes au sol lors de futures offensives entraînerait certes moins de victimes civiles que les attaques aériennes précédentes. Mais la situation est devenue plus difficile.

Les otages restant encore dans des tunnels

Selon une estimation des Nations unies (ONU), environ 1,7 des deux millions d'habitants de la bande de Gaza sont des «déplacés internes». La plupart d'entre eux vivent entassés dans le sud du territoire, lui aussi partiellement détruit. C'est précisément là où se trouvent les forces restantes du Hamas. On soupçonne fortement qu'ils se cachent, avec les otages qui n'ont pas encore été libérés, dans des galeries de tunnels aménagés similaires à ceux trouvés sous l'hôpital al-Shifa.

Depuis le début de la trêve, des centaines de camions chargés de nourriture, de couvertures, de tentes, d'eau potable et de médicaments arrivent dans la bande de Gaza. Mais selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) de l'ONU, ces livraisons ne couvrent qu'un besoin minimal.

Les pays de l'UE accusés d'hypocrisie

Le président Isaac Herzog est conscient de l'affaiblissement du soutien international à la poursuite de la guerre et a remercié Frank-Walter Steinmeier et le gouvernement allemand pour leur «position claire sur le droit d'Israël à se défendre». Il a critiqué les dirigeants d'autres pays de l'Union européenne (UE) pour leur pratique de «deux poids deux mesures» et «hypocrisie» à l'égard d'Israël.

Isaac Herzog vise, sans les nommer clairement, les chefs de gouvernement espagnol et belge. Pedro Sánchez et Alexander De Croo ont tenu une conférence de presse vendredi. Alors que des millions d'Israéliens avaient les yeux rivés sur les écrans de télévision, attendant le retour des premiers otages après 49 jours de captivité, ils ont accusé Israël de crimes de guerre. Lundi, 27 ministres des Affaires étrangères de 43 Etats membres de l'Union méditerranéenne se sont réunis à Barcelone, mais Israël a annulé sa participation en signe de protestation.

La fragile trêve doit durer jusqu'à mercredi soir. Ensuite, la question de la poursuite de la guerre se posera à nouveau. Tant que le Hamas est prêt à libérer d'autres otages, le gouvernement israélien devrait toutefois se heurter à une résistance non seulement au niveau international, mais aussi dans son propre pays.

Traduit et adapté de l'allemand par Tanja Maeder

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