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Immigration en Italie: Giorgia Meloni demande une «plus grande fermeté»

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Giorgia Meloni et les vice-Premiers ministres Matteo Salvini et Antonio Tajani lors d'une réunion du Conseil des ministres italien à Cutro, ce jeudi 9 mars.Image: EPA ANSA

Giorgia Meloni demande une «plus grande fermeté» face à l'immigration

Ce jeudi, la Première ministre italienne a réaffirmé sa volonté de lutter contre l'arrivée clandestine des migrants et des passeurs. Un discours qui intervient plusieurs semaines après le naufrage d'un bateau dans le sud de l'Italie, ayant fait au moins 72 morts.
09.03.2023, 20:4509.03.2023, 20:45
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A l'issue d'un conseil des ministres délocalisé dans le sud de l'Italie, où le naufrage d'un bateau de migrants a fait au moins 72 morts fin février, la Première ministre italienne Giorgia Meloni a réaffirmé ce jeudi la détermination de son gouvernement à lutter contre l'immigration clandestine et les passeurs.

Une première hors de Rome pour l'exécutif

Ce conseil des ministres s'est symboliquement tenu à Cutro en Calabre, la région pauvre formant la pointe de la Botte italienne, où parvient chaque année de nombreuses embarcations transportant des migrants en provenance d'Afrique ou de Turquie.

Une première hors de Rome pour l'exécutif à majorité d'extrême droite, qui depuis son entrée en fonction en octobre 2022 a multiplié les entraves aux opérations des navires humanitaires en Méditerranée et entamé un bras de fer avec ses partenaires européens pour obtenir d'eux davantage de solidarité dans l'accueil des migrants.

Si Giorgia Meloni a déploré une tragédie humaine et exprimé son soutien aux familles des victimes de ce naufrage, elle a surtout fustigé «la traite d'êtres humains». Et de promettre:

«Notre réponse à ce qui s'est passé est une politique de plus grande fermeté»

Le conseil des ministres a approuvé un nouveau décret renforçant les peines pour les passeurs et créant un nouveau crime passible de trente années de prison pour ces trafiquants, dont les opérations ont entraîné la mort ou des blessures de leurs victimes.

Le texte prévoit également des quotas d'immigration préférentiels pour les pays de départ, qui contribueraient à la lutte contre les passeurs.

Un gouvernement sous le feu des critiques

Giorgia Meloni bénéficie toujours d'une solide cote de confiance dans les sondages, mais son gouvernement est sous le feu des critiques de l'opposition et de la société civile, après le naufrage le 26 février près des côtes calabraises d'un bateau parti quelques jours plus tôt de Turquie avec – selon les rescapés – 180 personnes à bord.

Les autorités maritimes, et en particulier les garde-côtes, sont soupçonnés de n'avoir pas réagi assez vite aux informations faisant état de la présence d'un navire surchargé dans la zone.

Le maire de Crotone, la ville la plus proche du lieu du drame ayant accueilli la chapelle ardente pour les cercueils des victimes, a qualifié ce conseil des ministres d'«opération de communication» destinée à pallier l'absence sur le terrain du gouvernement dans les jours ayant suivi la tragédie.

Une enquête est ouverte

La justice italienne a ouvert une enquête sur les circonstances de la tragédie. Selon Frontex, l'un de ses avions avait repéré le 25 au soir un bateau surchargé parti la semaine précédente de Turquie vers l'Italie et alerté les autorités italiennes.

Le ministre de l'Intérieur, Matteo Piantedosi, dont l'opposition a demandé la démission, soutient de son côté que Frontex n'avait pas signalé de problème avec l'embarcation.

Il a accusé les quatre passeurs présumés d'être à l'origine de ce drame car ils sont restés des heures sans accoster à proximité des côtes, de nuit et par mauvaise mer, pour échapper aux forces de l'ordre, avant d'effectuer une manoeuvre périlleuse ayant provoqué le naufrage.

«L'Italie ne sera pas laissée seule pour gérer ce défi»

Ce jeudi, en début d'après-midi, plusieurs dizaines d'opposants entourés d'un important dispositif de police anti-émeute ont manifesté contre la politique migratoire du gouvernement dans le centre de Cutro.

La cheffe de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré, dans une lettre envoyée lundi 6 mars à Giorgia Meloni, que l'Italie ne serait pas laissée seule pour gérer «un défi européen qui exige une réponse européenne», tout en soulignant «le devoir moral d'agir pour éviter des tragédies similaires». (ats)

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