La coalition au pouvoir au Japon a perdu sa majorité absolue à la chambre basse du Parlement après les élections législatives de dimanche, selon des résultats officiels annoncés mardi. Ce résultat ouvre une période d'incertitude politique dans le pays.
Le parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice), au pouvoir quasiment sans interruption depuis sa fondation en 1955, et son allié le Komeito (centre droit) ont remporté un total de 215 sièges sur les 465 de la chambre basse, résultat insuffisant pour obtenir la majorité absolue (233 sièges).
Les électeurs ont sévèrement sanctionné dimanche le PLD en raison notamment d'un scandale de «caisses noires» qui a éclaté au sein du parti. Les Japonais ont également été échaudés par la hausse des prix à la consommation depuis plus de deux ans et les révélations sur les liens du PLD avec l'Eglise de l'unification («secte Moon»), dans le sillage de l'assassinat en 2022 de l'ex-dirigeant Shinzo Abe.
Le premier ministre Shigeru Ishiba a exclu de démissionner après sa sévère défaite. Il a toutefois reconnu «la suspicion, la défiance et la colère» des électeurs après la gifle reçue dans les urnes, promettant une «réforme fondamentale» sur «le problème des financements et de la politique».
Le parti démocrate du peuple (PDP, centre) est l'un des «faiseurs de roi» potentiels, avec ses 28 sièges conquis, qui ajoutés à ceux de la coalition permettraient d'obtenir une majorité. Selon le quotidien Yomiuri, M. Ishiba a décidé de rechercher une entente «partielle» avec le PDP, dont le programme prévoit notamment des subventions pour réduire les factures d'énergie des Japonais.
«S'il y a une demande de discussions entre les dirigeants des partis, il n'y a pas de raison de la rejeter, bien que cela dépende de ce dont nous allons discuter», a commenté mardi le dirigeant du PDP, Yuichiro Tamaki.
Yoshihiko Noda, le chef du parti démocrate constitutionnel (PDC), qui a vu dimanche son nombre de sièges augmenter de 96 à 148, est également susceptible de courtiser le PDP pour soutenir sa propre candidature en tant que chef du gouvernement. (ats)