Près de 72 heures se sont désormais écoulées depuis la catastrophe, une fenêtre considérée comme cruciale pour retrouver des survivants. La secousse de magnitude 7,5, ressentie jusqu'à Tokyo à 300 km de là, a ébranlé la péninsule de Noto dans le département d'Ishikawa, une étroite bande de terre qui s'avance d'une centaine de kilomètres dans la mer du Japon, faisant s'écrouler des bâtiments et dévastant les routes.
Au moins 330 personnes ont été blessées par le séisme et les centaines de répliques qui l'ont suivi, dont certaines très fortes. Un tsunami a également frappé la côte, des vagues de plus d'un mètre balayant nombre de bateaux sur les quais ou les routes du bord de mer.
Selon la chaîne de télévision publique NHK, une personne a été emportée par le tsunami près de Suzu, à la pointe de la péninsule, et les garde-côtes étaient à sa recherche. Un groupe de chercheurs a estimé que le tsunami a touché la ville de Suzu moins d'une minute après le tremblement de terre, laissant peu de temps pour évacuer les bords de mer.
Les autorités d'Ishikawa ont publié jeudi matin les noms de 51 personnes toujours portées disparues. Le département fait état de 78 morts, mais le bilan pourrait encore s'alourdir, car des centaines de bâtiments ont été détruits dans la catastrophe, notamment dans un énorme incendie dans la ville de Wajima.
La pluie rendait encore plus ardue les recherches menées par plusieurs milliers de membres des Forces d'autodéfense, de pompiers et de policiers venus de tout le Japon, et les services météorologiques ont mis en garde contre les risques de glissements de terrain.
Ces conditions compliquaient l'acheminement de vivres et de matériel aux sinistrés, dont 300 personnes réfugiées dans une école à Suzu. Les Forces d'autodéfense devaient employer des hélicoptères pour atteindre les zones les moins accessibles.
Quelque 29 000 foyers étaient par ailleurs toujours sans électricité à Ishikawa, et plus de 110 000 foyers étaient privés d'eau à travers le pays.
Tôt jeudi dans la ville de Nanao, au centre de la péninsule, des policiers régulaient la circulation, informant les automobilistes que l'une des routes principales menant au port de Wajima, au nord, était réservée en priorité aux véhicules d'urgence.
Non loin de là, une longue file de voitures attendait l'ouverture d'une station-service où l'essence était rationnée à 16 litres par véhicule bien qu'il n'y ait pas de pénurie pour l'instant, a expliqué une employée à l'AFP. «Je pense que beaucoup d'entre eux sont extrêmement prudents et veulent simplement être parés à toute éventualité», a ajouté cette employée. (mbr/ats)