Une course contre la montre est menée mardi au Japon pour retrouver des survivants après un séisme qui a dévasté lundi la péninsule de Noto. La catastrophe a fait 48 morts au moins, 14 blessés graves et «beaucoup» de blessés légers, selon un nouveau bilan provisoire.
«C'était une secousse tellement puissante», a déclaré Tsugumasa Mihara, 73 ans, en train de faire la queue avec des centaines d'autres habitants de Shika, une petite ville de la péninsule de Noto, pour récupérer des réservoirs d'eau potable à la mairie. «Quelle terrible façon de commencer l'année», a-t-il ajouté.
Survenu lundi à 16h10 (08h10 en Suisse), le principal tremblement de terre, suivi de plus de 150 secousses importantes ressenties jusqu'à mardi matin, a été enregistré à une magnitude de 7,5, selon l'institut américain de géophysique (USGS), et de 7,6, selon l'agence météorologique japonaise (JMA).
Ce séisme, ressenti jusqu'à Tokyo à 320 km à vol d'oiseau de Noto, a provoqué d'immenses dégâts matériels et un tsunami lundi sur les côtes de la mer du Japon. Ce dernier est finalement resté de faible ampleur, des vagues de 1.2 mètre de haut maximum ayant été mesurées.
Le niveau de risque de tsunami, qui avait initialement déclenché une rare alerte maximale de la JMA, a ensuite été rétrogradé puis définitivement levé mardi à 10h00 par cette même agence.
L'étendue des destructions s'est révélée mardi avec le lever du soleil: partout, des maisons anciennes et bâtiments effondrés, des routes crevassées, des bateaux de pêche ayant chaviré ou s'étant échoués et des incendies persistants au milieu de ruines fumantes.
Les séismes ont fait de «nombreuses victimes» et d'importants dégâts matériels, a déclaré mardi le premier ministre japonais Fumio Kishida.
Un grand incendie a notamment ravagé une partie du centre-ville de Wajima, un petit port historique dans le nord de la péninsule de Noto réputé pour ses produits artisanaux en laque. Un immeuble commercial de six étages s'est aussi effondré à cause du séisme.
Les pompiers sont débordés, a déclaré mardi un responsable des services d'urgence de Wajima. «Nous nous occupons de plusieurs incendies» et le nombre d'appels d'urgence et de signalements de dégâts continue d'augmenter, a-t-il dit.
Plus de 32'000 foyers restent privés d'électricité mardi et de nombreuses agglomérations du département d'Ishikawa n'ont plus accès à l'eau potable. Plus de 60'000 habitants avaient reçu lundi des consignes d'évacuation, selon l'agence nationale de gestion des incendies et catastrophes naturelles.
Un millier de soldats des forces japonaises d'autodéfense (FJA), ainsi que plus de 2000 pompiers et quelque 630 policiers sont arrivés en renfort dans les zones sinistrées, a précisé mardi M. Kishida.
Le premier ministre avait aussi annoncé lundi l'envoi de produits de première nécessité comme de l'eau potable, de la nourriture, des couvertures, de l'essence ou encore du fioul, par avion ou par bateau.
Face à la catastrophe, les traditionnelles salutations publiques du Nouvel An par l'empereur du Japon Naruhito et sa famille, qui devaient se tenir mardi à Tokyo, ont été annulées.
Plusieurs autoroutes endommagées ont été fermées à la circulation et le trafic des trains à grande vitesse (shinkansen) entre Tokyo et Ishikawa, interrompu depuis lundi, devait reprendre mardi après-midi.
Situé sur la ceinture de feu du Pacifique, le Japon est l'un des pays où les séismes sont les plus fréquents au monde. L'archipel applique des normes de construction extrêmement strictes, de sorte que les bâtiments modernes résistent généralement à de puissants séismes, mais les maisons anciennes beaucoup moins. (tib/ats)