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Tensions entre Kosovo et Serbie: une nouvelle guerre en Europe?

Kosovo police officers patrol in a mixed community neighborhood in ethnically divided town of northern Mitrovica on Friday, Dec. 9, 2022. Kosovo law enforcement on Friday said one officer was injured  ...
Des policiers kosovars patrouillent dans un quartier de Mitrovicë où vivent à la fois des Serbes et des Kosovars.image: keystone

Vers une autre guerre en Europe? Kosovo et Serbie sont à couteaux tirés

La situation politique au Kosovo a toujours été tendue, mais elle s'est encore aggravée au cours des dernières semaines. Ce week-end, les protestations ont atteint un nouveau niveau d'escalade.
12.12.2022, 16:5913.12.2022, 12:51
Nico Conzett
Nico Conzett
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Après l'arrestation d'un ancien policier serbe samedi, des Serbes vivant au Kosovo ont bloqué des routes principales dans le nord du pays. Des échanges de tirs ont, en outre, eu lieu entre la police kosovare et les protestataires. La Serbie veut désormais envoyer des soldats dans la région, le Kosovo se défend «avec toute sa détermination».

L'élément déclencheur

Tout semble avoir commencé en raison d'un litige concernant les plaques d'immatriculation serbes datant d'avant la guerre du Kosovo. En effet, de nombreux policiers d'origine serbe ainsi que des membres des autorités ont démissionné le mois dernier parce que le Kosovo a annoncé qu'il n'accepterait plus les anciennes plaques d'immatriculation serbes.

Serb police officers took off their uniforms in the town of Zvecan, Kosovo, Saturday, Nov. 5, 2022. Representatives of the ethnic Serb minority in Kosovo on Saturday resigned from their posts in prote ...
Des policiers serbes rendent leurs uniformes.image: keystone

Dans ce contexte, samedi, l'un de ces désormais ex-policiers, Dejan Pantic, a été arrêté par les autorités kosovares. Il est, en effet, accusé d'avoir planifié des attaques contre des bureaux de vote lors des élections municipales.

Les barrages routiers apparaissent

En colère, une partie de la minorité serbe du Kosovo a réagi à l'arrestation de Dejan Pantic en bloquant les routes. Dès samedi, des axes principaux et d'autres nœuds routiers ont été rendus impraticables par des camions. Dans le nord du Kosovo - à la frontière avec la Serbie -, où vivent de nombreux Serbes, deux points de passage ont été bloqués.

Barrage routier au Kosovo.
Barrage routier au Kosovo.Image: sda

Le ministre kosovar de l'Intérieur Xhelal Zvecla a ensuite écrit sur Facebook que les insurgés étaient des «groupes criminels» placés sous la direction du chef d'Etat serbe Aleksandar Vucic. Il a également qualifié ce dernier de «menteur» et de «propagandiste».

Les fusillades retentissent

Les manifestants serbes ont certes monté des barrages routiers, mais les activistes les plus radicaux n'en sont pas restés là. Des échanges de tirs ont également eu lieu dans le nord du Kosovo. Selon la police locale rapporte avoir essuyé des tirs d'au moins trois groupes différents à proximité du poste frontière de Brnjak.

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source: datawrapper/watson

Une grenade assourdissante a également été lancée sur une voiture appartenant à la mission de l'UE au Kosovo. Aucun blessé n'a été signalé dans l'immédiat.

La réaction serbe

Le président serbe, Aleksandar Vucic, a réagi à l'arrestation de Dejan Pantic et aux événements dans le nord du Kosovo en annonçant qu'il allait demander à la force de protection du Kosovo (KFOR) le transfert de 1000 soldats serbes au Kosovo. La KFOR est une unité militaire dirigée par l'Otan, composée de soldats de différents pays et chargée de garantir la paix dans la région contestée. La Suisse participe également à l'opération.

Vucic a déclaré qu'il ne s'attendait pas à ce que la KFOR autorise le déplacement des troupes. Selon le président serbe, les barrages routiers et les protestations ont été forcés parce que la population serbe doit se protéger contre les forces de sécurité kosovares. Il demande, en outre, la libération de tous les Serbes détenus dans le nord du Kosovo.

Serbian President Aleksandar Vucic speaks during a press conference, in Belgrade, Serbia, Saturday, Oct. 8, 2022. Vucic said Sunday after a meeting of Serbia's top security body that he will do e ...
Le président serbe Aleksandar Vucic.image: keystone

Dimanche, Vucic a ensuite assuré à l'agence de presse Reuters que la Serbie tentait «définitivement» de désamorcer la situation dans le nord du Kosovo.

La réaction kosovare

Le premier ministre kosovar, Albin Kurti, a vu, dans les propos de Vucic, une nouvelle provocation et agression de la Serbie. Il a écrit sur Facebook que la Serbie menaçait le Kosovo d'agression depuis quelques jours. Il a ajouté que le président et le premier ministre de Serbie exigeaient le retour de l'armée serbe au Kosovo.

«Nous ne voulons pas de conflit, nous voulons la paix et le progrès. Mais nous répondrons à l'agression avec toute la force dont nous disposons»
Albin Kurti, premier ministre kosovar

Il a en outre appelé les Serbes du Kosovo à se distancer de Vucic et de son «régime».

Une région très disputée

Le Kosovo est depuis longtemps le théâtre de tensions entre les différents groupes ethniques serbes et kosovars. En 1998 et 1999, la guerre du Kosovo a opposé l'Armée de libération du Kosovo (UÇK) à l'armée yougoslave dominée par les Serbes. L'Otan est également intervenue dans le conflit afin de protéger la majorité albanaise au Kosovo.

En 2008, le Kosovo a déclaré son indépendance. Cependant, seuls 115 pays des Nations unies, dont la Suisse, reconnaissent l'indépendance du Kosovo. La Serbie considère officiellement le Kosovo comme une province autonome. Il existe, toutefois, en Serbie, des courants fortement nationalistes qui continuent de considérer le Kosovo comme un territoire serbe. Comme une minorité serbe vit toujours au Kosovo, il existe de nombreux points de friction entre les deux pays.

Une personne âgée frappée par une infirmière dans un EMS au Kosovo
Video: watson
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