Le puissant Hezbollah pro-iranien a attendu le retrait presque complet de l'armée israélienne du sud du Liban, le 18 février, pour organiser ce premier rassemblement populaire depuis la fin de la guerre qui l'a opposé à Israël.
Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah pendant 32 ans, a été tué fin septembre dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de la capitale, bastion du mouvement armé chiite.
Peu avant la cérémonie, des frappes israéliennes ont visé le sud du Liban, malgré le cessez-le-feu en vigueur depuis le 27 novembre, selon un média d'Etat. Israël a dit avoir frappé des lanceurs de roquettes qui présentaient une «menace imminente». Et pendant les funérailles, l'aviation a survolé Beyrouth à basse altitude.
Tous vêtus de noir, brandissant des portraits de Nasrallah, des dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants ont rempli les gradins de la Cité sportive, à la périphérie sud de Beyrouth, malgré un froid inhabituel.
Parmi les délégations étrangères, l'Iran était représenté par le président du Parlement, Mohammad-Bagher Ghalibaf, et le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.
Des représentants des factions irakiennes pro-iraniennes et d'autres alliés du Hezbollah et de l'Iran contre Israël étaient également présents.
Araghchi a rendu hommage au défunt et son successeur, également tué par Israël, les qualifiant de «héros» et affirmant que «le chemin de la résistance va continuer», à son arrivée à Beyrouth.
Depuis samedi, les routes menant à Beyrouth étaient encombrées de voitures affluant depuis les bastions du Hezbollah dans le sud et l'est du pays, brandissant les drapeaux jaunes du mouvement.
Après la cérémonie, les participants doivent se diriger vers le mausolée consacré à Nasrallah, près de l'aéroport, au sud.
Le corps avait été enterré dans un lieu secret en attendant la fin de la guerre. «Nous voulons faire de ces obsèques une démonstration de soutien», a déclaré le chef du Hezbollah, Naïm Qassem.
Quant au guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, il a promis de poursuivre «la résistance» à Israël, dans un message publié dimanche à l'occasion de ces funérailles.
Les autorités libanaises ont mobilisé 4000 soldats et membres des forces de l'ordre, selon une source des services de sécurité, tandis que 25 000 hommes du Hezbollah assureront la sécurité à l'intérieur du stade, selon la chaîne du mouvement, al-Manar.
Les organisateurs ont exhorté les citoyens à éviter les tirs en l'air, habituels lors des funérailles au Liban, et l'armée a interdit les prises de vue par drones.
Hassan Nasrallah, tué à 64 ans, avait acquis une stature régionale après le retrait israélien du Liban en 2000 et durant la guerre de 2006 contre Israël. Mais sa popularité s'était érodée après l'implication du Hezbollah en Syrie aux côtés de Bachar al-Assad.
Le Hezbollah, qui a dominé pendant des années la scène politique libanaise, est cependant contesté par de nombreux Libanais qui lui reprochent d'être «un Etat dans l'Etat». (ats/vz)