Le sujet est politiquement brûlant aux Etats-Unis, où les républicains, mais aussi certains démocrates comme Eric Adams, accusent le gouvernement du président américain Joe Biden de ne pas agir assez pour réguler l'immigration à la frontière avec le Mexique.
Tandis que le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, s'est rendu d'urgence mercredi à Mexico pour tenter de trouver des solutions avec le gouvernement, environ 10 000 personnes par jour ont tenté de traverser illégalement la frontière sud des Etats-Unis au cours des dernières semaines. Près du double des chiffres enregistrés avant la pandémie.
«Rien que la semaine dernière, 14 bus de migrants sont arrivés en une nuit depuis le Texas, le plus grand nombre enregistré en une seule nuit, en plus des centaines de migrants arrivés par d'autres voies de transport ce jour-là», a souligné le maire de New York, qui a pris un décret d'urgence mercredi.
La mégapole de 8,5 millions d'habitants, qui a accueilli des vagues de migrants tout au long de son histoire, a vu arriver «plus de 161 500 demandeurs d'asile» depuis le printemps 2022, dont plus de 68 000 d'entre eux sont toujours pris en charge par la ville, indique la mairie. La ville a ouvert 214 sites, dans la grande majorité des hôtels réquisitionnés, pour héberger les migrants dans l'urgence.
Ces arrivées sont notamment le résultat d'une politique mise en place par Greg Abbott, le gouverneur républicain du Texas, frontalier du Mexique, qui affrète des bus ou des avions pour envoyer des dizaines de milliers de migrants dans des villes dirigées par des démocrates.
D'après le décret d'urgence pris mercredi, les compagnies devront prévenir la ville au moins 32 heures à l'avance de l'heure et de l'arrivée de bus affrétés pour transporter des migrants et ces arrivées devront avoir lieu au même endroit dans le centre de Manhattan, à des créneaux horaires définis, entre 08h30 et 12h00 les jours de semaine.
Déjà sous le feu des critiques, Eric Adams a assuré qu'il ne s'agissait pas de «pénaliser» les migrants eux-mêmes, mais que les compagnies de bus risquaient des amendes et des poursuites judiciaires en cas de non-respect des nouvelles règles. (mbr/ats)