Au Népal, 72 morts et des promesses de changement pour la Gen Z
«Nous devons travailler en accord avec la pensée de génération Z» qui à l'origine de la contestation, a déclaré Mme Karki, l'ancienne présidente de la Cour suprême âgée de 73 ans.
A exposé la cheffe du gouvernement provisoire, déterminée «à atteindre cet objectif».
Au moins 72 morts et 191 blessés dans les manifs'
La capitale, Katmandou, a été le théâtre lundi et mardi de violentes manifestations antigouvernementales qui ont fait au moins 72 morts et 191 blessés, selon un nouveau bilan communiqué dimanche par le secrétaire en chef du gouvernement, Eaknarayan Arya, révisant à la hausse un précédent bilan de 51 personnes tuées.
Mme Karki, chargée de rétablir l'ordre et de répondre aux revendications des manifestants qui demandent la fin de la corruption et du népotisme a observé une minute de silence dimanche à la mémoire des victimes.
La crise – la plus meurtrière survenue au Népal depuis l'abolition de la monarchie en 2008 – a débuté lundi, lorsque la police a ouvert le feu sur les jeunes manifestants qui dénonçaient le blocage des réseaux.
Elle s'est engagée à ne pas rester à la tête du pays «plus de six mois». Des élections législatives sont prévues le 5 mars 2026, après la dissolution du Parlement.
L'unité du pays en jeu
Conscients de l'ampleur de la tâche qui attend le gouvernement, les Népalais ont dit dans la presse internationale espérer des changements.
«Les problèmes à traiter sont complexes», reconnait Satya Narayan, un épicier de 69 ans, dans le village de Pharping, situé à environ une heure de la capitale. «Il doit également veiller à préserver l'unité du pays en fédérant la population».
L'agenda de la première femme chargée de diriger le Népal s'annonce chargé.
Nepal has a new prime minister – and for the first time in the country’s history, it’s a woman. https://t.co/Oc91o8h0d0 pic.twitter.com/5XwF1TFrp2
— The Diplomat (@Diplomat_APAC) September 14, 2025
Portée au pouvoir par une Gen Z à bout
La génération Z, durement frappée par le chômage et contrainte à l'exil pour trouver un emploi, avait fait exploser sa colère lundi dans les rues du pays contre un gouvernement jugé corrompu et incapable de répondre à ses besoins.
Dimanche, Karki a entamé une série de réunions dans le complexe gouvernemental de Singha Durbar de la capitale, Katmandou, dont plusieurs bâtiments avaient été incendiés lors des manifestations mardi.
Son nom a émergé en début de semaine sur les réseaux sociaux, semblant faire l'objet d'un certain consensus parmi les jeunes contestataires pour diriger le gouvernement provisoire.
Families, residents organised a candle march vigil to pay tribute to those who lost their lives during the Gen Z protests in Nepal@Ankit_Tyagi01 pic.twitter.com/yJJGmm0Oo9
— NDTV (@ndtv) September 13, 2025
Un pays de 30 millions d'habitants
Connue pour son indépendance et son franc parler, sa nomination a fait l'objet d'intenses négociations entre le chef de l'armée, Ashok Raj Sigdel, et le président, Ram Chandra Paudel.
A-t-elle affirmé. «Quelque soit la situation, nous ne resterons pas ici plus de six mois, nous assumerons nos responsabilités et promettrons de transmettre (le pourvoir) au prochain Parlement et aux ministres,» a-t-elle ajouté dans son allocution.
Le président Paudel a affirmé samedi soir qu'«une solution pacifique avait été trouvée à l'issue d'un processus difficile». Il qualifié la situation de «très difficile, compliquée et grave» dans ce pays himalayen de 30 millions d'habitants.
A-t-il déclaré.
12'500 détenus en profitent pour se faire la malle
Les soldats étaient moins présents dimanche dans les rues de la capitale, où ils avaient été déployés en grand nombre après les manifestations.
Environ 12'500 détenus, qui ont profité des troubles pour s'évader de leurs prisons, étaient toujours dans la nature dimanche.
Des dirigeants asiatiques ont félicité Karki, notamment ceux des deux grands voisins du Népal, l'Inde et la Chine. (sda/ats/afp)
