En janvier 2024, une enquête de Radio France et du quotidien Le Monde révèlent que des producteurs d'eaux en bouteille, dont Nestlé, ont utilisé des techniques de purification autorisées pour l'eau du robinet mais interdites pour les eaux minérales naturelles ou eaux de source, qui doivent être naturellement pures.
Ces traitements ne sont pas dangereux mais interdits pour les eaux minérales, qui doivent avoir une qualité naturelle qui permet de s'en passer.
Le groupe, propriétaire des marques Vittel, Contrex et Hépar, puisées dans les Vosges (dans l'est de la France), et Perrier dans le Gard (sud), accepte en septembre 2024 de payer une amende de 2 millions d'euros pour échapper à un procès, après une plainte de l'association Foodwatch.
Foodwatch a de nouveau déposé plainte cet automne contre les pratiques de Nestlé.
Les révélations de presse ont conduit le Sénat à lancer en novembre une commission d'enquête. Un premier rapport sénatorial d'octobre 2024 pointait l'«opacité» des pouvoirs publics et des industriels dans ce dossier.
En 2022, deux enfants meurent et des dizaines d'autres tombent malades après avoir mangé des pizzas Buitoni contaminées à la bactérie E. coli. Un lien est rapidement établi par les autorités sanitaires avec la consommation de pizzas par les enfants: Nestlé avait rappelé ses produits de marque Fraîch'Up et fermé les deux lignes de production de l'usine d'une de ses filiales, à Caudry, dans le nord de la France.
Les autorités françaises avaient été alertées début 2022 par une recrudescence de cas d'insuffisance rénale chez des enfants, liés à une contamination par la bactérie E. coli.
Nestlé France et sa filiale exploitant l'usine de Caudry sont inculpés en 2024 pour «homicide involontaire, blessures involontaires et tromperie». En parallèle de la procédure judiciaire, Nestlé France a passé un accord d'indemnisation avec plusieurs familles.
Le scandale a durablement terni l'image de l'industriel et des pizzas surgelées. Un an après l'affaire, Nestlé a annoncé la fermeture définitive de l'usine de Caudry.
Nestlé Waters est poursuivi pour avoir stocké des déchets et maintenu quatre décharges sauvages dans les Vosges, représentant un volume cumulé de 126 piscines olympiques. Le procès se tiendra fin mai.
Sur ces décharges, les enquêteurs ont retrouvé des déchets sous forme de «bouteilles d'eau, de verre, de polymères», mais aussi des «déchets de démolition» et des «carcasses de véhicule, encombrants».
Le maintien de ces décharges a provoqué une «atteinte grave à la santé des personnes» et une «dégradation substantielle de l'environnement», selon le tribunal.
Nestlé est aussi poursuivi pour avoir, autour de ces décharges, «laissé s'écouler dans les eaux superficielles et souterraines» des «particules de microplastiques» à des concentrations «rendant toute vie aquatique impossible et ayant des effets nuisibles sur la santé, la flore et la faune». De son côté, l'entreprise assure que ces décharges «datent des années 60, avant que Nestlé Waters ne devienne propriétaire» des terrains. (sda/ats/afp)