La fièvre du stockage fait son retour. Après la ruée sur les papiers toilette durant la période Covid, ce sont désormais les bouteilles d'huile de tournesol qui se voient soudainement prises d'assaut par des clients affolés à l'idée d'en manquer. Une situation particulièrement probante en France, ces dernières semaines, comme le raconte Le Parisien vendredi. «Hier, j’étais là à l’ouverture. Les gens ont couru jusqu’au rayon, quand je suis arrivé, il n’y avait déjà plus rien», s'indigne un acheteur dans un commerce parisien. Alors, du côté des magasins, on fait le choix des restrictions.
Pas question d'acheter de l'huile ! Dans un supermarché de Licques (hier)#Huile #Tournesol pic.twitter.com/junGgHWzcR
— Le-Bas Christophe (@LeBasChristophe) April 28, 2022
Selon le journal français, certains employés ne donnent pas plus de six bouteilles par acheteur, «à cause de l’Ukraine», argue l'un d'entre eux devant le journal français. Sauf que comme l'indique ce dernier, la guerre n'est pas la cause principale de ce chambardement agroalimentaire.
Depuis plusieurs semaines, l'huile de tournesol rime fâcheusement avec pénurie et augmentation des prix. Le 27 avril, 20 Minutes expliquait que cela était dû «à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ces deux pays représentant 80% des exportations de ce produit» et ajoutait qu'«en cas de conflit, les prix de plusieurs choses augmentent presque mécaniquement».
Si la majorité des médias soutiennent ce constat, d'autres, comme Le Parisien, émettent une nuance essentielle à laquelle il est important de tenir compte:
A l'heure actuelle, contrairement aux pénuries de gaz et de pétrole directement impactées par la guerre en Ukraine, celle touchant les rayons d'huile de tournesol l'est de manière plus indirecte. Comme le souligne au Parisien Emily Mayer, une experte en consommation, le manque de ce produit dans les rayons des hypermarchés est le résultat de l'angoisse des clients face à la situation ukrainienne. La peur de voir cette denrée élémentaire subir le même sort que d'autres produits nécessaires au quotidien induit «un stockage irrationnel».
Ajouté à cela, l'experte en consommation explique qu'une inflation devrait prochainement faire augmenter la valeur du nouvel or jaune.
Elle devrait en effet atteindre les 10% sur la catégorie des huiles, alors qu'elle était de 7,4 % en mars. Une hausse qui serait la conséquence des négociations commerciales, «dans un contexte déjà inflationniste en raison des aléas climatiques et de la consommation d’huiles végétales pour les biocarburants», conclut Emily Mayer. (mndl)