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Nucléaire: Pékin, Moscou et Téhéran appellent à la fin des sanctions

epa11962929 (L-R) Russian Deputy Foreign Minister Sergei Ryabkov, Chinese Vice Foreign Minister Ma Zhaoxu and Iranian Deputy Foreign Minister Kazem Gharibabadi hold a press conference after their talk ...
Les grandes puissances espérent raviver l'accord international de 2015. Keystone

Nucléaire: Pékin, Moscou et Téhéran appellent à la fin des sanctions

La Chine, l'Iran et la Russie ont appelé vendredi à lever les sanctions visant Téhéran. Ces échanges tripartites à haut niveau se tiennent à Pékin en pleine effervescence diplomatique.
14.03.2025, 10:2014.03.2025, 10:56
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Ces discussions interviennent au moment où Donald Trump, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis de l'accord en 2018 lors de son premier mandat, s'est dit ouvert au dialogue avec Téhéran depuis son retour au pouvoir. Mais le président américain a renforcé dans le même temps les sanctions contre l'Iran et sa main tendue est perçue avec méfiance par les dirigeants iraniens.

Vendredi, Ma Zhaoxu, un vice-ministre chinois des Affaires étrangères, a indiqué devant la presse:

«Nous avons procédé à un échange de vues approfondi sur les questions nucléaires et la levée des sanctions»

Il s'exprimait après une rencontre avec ses homologues russe Sergueï Riabkov et iranien Kazem Gharibabadi.

Les trois hommes ont «souligné la nécessité de mettre fin à toutes les sanctions unilatérales illégales», a indiqué Ma Zhaoxu aux côtés des deux autres vice-ministres, reprenant des termes d'un communiqué conjoint Chine-Russie-Iran diffusé par Pékin.

Arme nucléaire?

Les pays occidentaux soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran conteste vigoureusement et affirme que son programme n'existe qu'à des fins civiles, notamment pour l'énergie.

En 2015, l'Iran avait conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, Etats-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer son programme nucléaire.

L'Iran respectait ses engagements, selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). L'accord offrait au pays un allègement des sanctions en échange d'une limitation de ses ambitions nucléaires.

Mais en 2018, Donald Trump avait retiré son pays de l'accord de manière unilatérale. Les sanctions américaines ont été rétablies et l'économie iranienne ne s'en est jamais remise. En représailles à ce retrait, l'Iran est revenu à son tour sur ses engagements et a fait progresser son programme nucléaire.

Coquille vide

Toutes les tentatives pour raviver l'accord de 2015, désormais une coquille vide, ont échoué ces dernières années. La validité du texte court jusqu'en octobre cette année et certains pays n'écartent pas de réimposer des sanctions contre Téhéran après cette date.

L'Iran a déjà mené ces derniers mois plusieurs tours de discussions avec l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni (groupe E3) autour de son programme nucléaire.Les échanges de vendredi à Pékin visent à «renforcer la communication et la coordination, afin de reprendre le dialogue et les négociations à une date prochaine», avait déclaré jeudi Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

«Imprudente»

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump se dit prêt au dialogue avec l'Iran sur le nucléaire. Il a révélé avoir écrit une lettre en ce sens aux dirigeants iraniens, tout en avertissant de possibles actions militaires en cas de refus de Téhéran.

«Cette menace est imprudente», a répondu mercredi le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei. Il a affirmé que Téhéran était «capable de riposter».Donald Trump poursuit une politique dite de «pression maximale» envers l'Iran, entamée durant son premier mandat (2017-2021), avec le rétablissement de sanctions pour affaiblir le pays économiquement.

Washington a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre le ministre iranien du Pétrole, Mohsen Paknejad, ainsi que plusieurs organisations et navires accusés d'aider le pays à contourner les sanctions internationales sur son brut. Une mesure dénoncée vendredi par Téhéran, qui a fustigé «l'hypocrisie» de Washington.

Les Etats-Unis avaient déjà annoncé le mois dernier une série de mesures à l'encontre de personnes, de sociétés et de navires accusés de contourner les sanctions contre le pétrole iranien. Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, avait écarté fin février toute «négociation directe» avec les Etats-Unis dans le contexte actuel. (ats/svp)

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source: epa / sedat suna
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