International
Pape François

Canada: le pape demande pardon aux autochtones

Canada: le pape demande pardon aux autochtones

Pope Francis sits during a meeting with Indigenous peoples and members of the parish community of Sacred Heart in Edmonton, Canada, Monday, July 25, 2022. Pope Francis begins a "penitential" ...
Le pape François au Canada.Image: sda
Des paroles très attendues depuis des années par ces peuples - Premières nations, Métis et Inuits - qui représentent aujourd'hui 5% de la population canadienne.
26.07.2022, 05:5526.07.2022, 12:31
Plus de «International»

«Une erreur dévastatrice»: le pape François a prononcé lundi des excuses historiques aux peuples amérindiens canadiens. Il a demandé «pardon pour le mal» fait pendant des décennies dans les pensionnats pour autochtones.

«Je suis affligé. Je demande pardon»
Le pape François

Evoquant une «erreur dévastatrice», il a reconnu la responsabilité de certains membres de l'Eglise dans ce système dans lequel «les enfants ont subi des abus physiques et verbaux, psychologiques et spirituels». Les paroles du pape, traduites en anglais, ont été accueillies par des applaudissements nourris après la demande de pardon.

Au total, le souverain pontife a demandé «pardon» à trois reprises, «avec honte et clarté», lors de ce premier discours très attendu, prononcé en espagnol sur le site de l'ancien pensionnat d'Ermineskin, en présence de nombreux survivants et membres des communautés autochtones (Premières Nations, Metis et Inuits), qui sont apparus très émus.

«Les politiques d'assimilation ont fini par marginaliser systématiquement les peuples autochtones (...) Vos langues et vos cultures ont été dénigrées et supprimées» et «les enfants ont subi des abus physiques et verbaux, psychologiques et spirituels»
Le pape François

«Important pour la réconciliation»

Pour ce «pèlerinage pénitentiel», le pape a placé le douloureux chapitre des «écoles résidentielles» pour enfants autochtones, un système d'assimilation culturelle qui a fait au moins 6000 morts entre la fin du XIXe siècle et les années 1990, et créé un traumatisme sur plusieurs générations.

Le gouvernement canadien, qui a versé des milliards de dollars en réparation à d'anciens élèves, s'est officiellement excusé, il y a 14 ans, d'avoir créé ces écoles mises sur pied pour «tuer l'indien dans le coeur de l'enfant».

L'Eglise anglicane avait ensuite fait de même. Mais l'Eglise catholique, en charge de plus de 60% de ces pensionnats, a toujours refusé de le faire.

Plusieurs milliers de personnes présentes

C'est à Maskwacis, une réserve autochtone à une centaine de kilomètres au sud d'Edmonton, que le pape a choisi de prononcer ses premières excuses en sol canadien, à proximité de l'ancien pensionnat d'Ermineskin, l'un des plus grands du Canada, ouvert de 1895 à 1975.

«Pour moi, c'est une journée très spéciale car j'ai survécu à des abus d'un prêtre catholique quand j'avais sept ans. C'est une grande peine que nous avons subie. C'est un temps pour pardonner et travailler ensemble avec l'Eglise catholique pour le futur de la communauté. Plusieurs générations n'ont pas été respectées, donc c'est un moment très important pour la réconciliation.»
André Carrier, de la Fédération Métis du Manitoba

Pour le recevoir, plusieurs milliers de personnes étaient rassemblées, sous une pluie fine et dans une ambiance de recueillement. Beaucoup portaient des habits avec le nom ou le logo de leur communauté. D'autres, le tee-shirt orange symbole des autochtones.

Le pape se rendra ensuite à 16h30 (00h30 heure suisse mardi) à l'église du Sacré-Coeur des Premiers Peuples d'Edmonton.

«J'espère que cette visite est le début d'un changement dans l'histoire et une façon pour nous de commencer notre parcours de guérison»
George Arcand Jr, grand chef de la Confédération des Premières Nations du Traité n.6

«Génocide culturel»

En avril, le Saint Père avait pour la première fois présenté ses excuses au Vatican pour le rôle joué par l'Eglise dans les 130 pensionnats du pays.

Quelque 150 000 enfants autochtones ont été enrôlés de force dans ces écoles, où ils étaient coupés de leur famille, de leur langue et de leur culture, et souvent victimes de violences physiques, psychologiques et sexuelles.

Petit à petit, le Canada ouvre les yeux sur ce passé qualifié aujourd'hui de «génocide culturel»: la découverte de plus de 1300 sépultures anonymes en 2021 près de ces pensionnats a créé une onde de choc.

Mardi, le pape célèbrera une messe au Commonwealth stadium d'Edmonton et se rendra au lac Sainte-Anne, site d'un important pèlerinage annuel. Il rejoindra ensuite Québec mercredi avant une dernière étape vendredi à Iqaluit (Nunavut), ville du grand Nord canadien dans l'archipel arctique.

Toujours affaibli par des douleurs au genou, le jésuite argentin circule en fauteuil roulant. Son programme a été aménagé pour limiter ses déplacements. (ats/jch)

Une nonne interrompt deux femmes qui s’embrassent
Video: watson
1 Commentaire
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
1
La conférence de l'extrême droite européenne est un succès
Déplacée trois fois, la «National Conservatism Conference» réunissait des figures de l'extrême droite à Bruxelles ce mardi. Les autorités ont envoyé la police sur place pour tenter de mettre fin à l'événement. De quoi susciter un fort intérêt médiatique.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, l'ancien candidat à la présidentielle Eric Zemmour, le défenseur du Brexit Nigel Farage et l'ancien chef du renseignement intérieur allemand Hans-Georg Maassen: une conférence de haut niveau réunissant des cercles de droite et d'extrême droite était prévue à Bruxelles, organisée par le think tank conservateur «Edmund Burke Foundation»

L’article