Promouvoir le dialogue malgré la réalité de la guerre: le pape François, toujours diminué physiquement, s'envole mardi pour une visite de trois jours dans la capitale du Kazakhstan. Ce dans un contexte régional tendu par le conflit en Ukraine.
Principal absent de ce congrès, le patriarche orthodoxe russe Kirill, proche soutien du président russe Vladimir Poutine, a annulé sa participation sans en préciser la raison. Si le pape a dénoncé une «guerre cruelle et insensée», Kirill, lui, a défendu «l'opération militaire» de Poutine et la lutte contre les «ennemis extérieurs et intérieurs» de la Russie.
Redoutée par Kiev, sa possible participation avait d'abord nourri l'attente d'une nouvelle rencontre avec François, six ans après une entrevue historique à Cuba, la première depuis le schisme de 1054 entre Eglises d'Orient et d'Occident.
La guerre en Ukraine devrait pourtant rester l'enjeu majeur de cette visite dans l'ancienne république soviétique frontalière de la Russie, qui a obtenu son indépendance en 1991 avec la chute de l'URSS:
Le pape est attendu peu avant 18 heures (14 heures en Suisse) à Noursoultan, où il prononcera un premier discours devant les autorités et le corps diplomatique. Auparavant, il sera reçu par le président Kassym-Jomart Tokaïev, 69 ans, qui a succédé en 2019 à Noursoultan Nazarbaïev.
Allié de Moscou, le chef d'Etat a refusé de soutenir l'invasion de l'Ukraine alors qu'une importante communauté russe vit dans le nord du Kazakhstan, faisant craindre le retour d'ambitions impériales de Moscou dans ces territoires.
Mercredi, il s'exprimera lors de l'ouverture de la session plénière du septième Congrès des religions mondiales et traditionnelles, avant de célébrer une messe dans l'après-midi:
Hasard du calendrier, le président chinois Xi Jinping se trouvera à Noursoultan au même moment mais aucune rencontre avec le pape n'a été annoncée jusqu'ici, au moment où le Saint-Siège cherche à renouveler un accord signé en 2018 avec Pékin.
Plus grand pays d'Asie centrale, présenté comme un carrefour interculturel riche de sa diversité ethnique, le Kazakhstan compte 18,7 millions d'habitants, dont 70% de musulmans sunnites et 26% de chrétiens mais moins de 1% de catholiques. Après son arrivée au pouvoir, Tokaïev a entamé une série de réformes mais le pays a été secoué début 2022 par des émeutes meurtrières qui ont brisé son image de stabilité.
Diminué depuis plusieurs mois, François a admis en juillet qu'il ne pourrait «plus voyager» au même rythme qu'auparavant, disant devoir se «ménager» ou «penser à la possibilité de se mettre de côté». (ats/jch)