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Présidentielle au Chili: une communiste devant l'extrême droite

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José Antonio Kast, le candidat d'extrême droite, a été devancé par Jeannette Jara, son adversaire du centre-gauche. Mais les prévisions pour le deuxième tour l'envoient déjà à la tête du pays.Keystone

Présidentielle au Chili: une communiste devant l'extrême droite

José-Antonio Kast et Jeannette Jara seront les deux candidats qui se battront pour briguer le poste de président du Chili. Cette dernière a battu son homologue issu de l'extrême droite, mais le second tour lui sera fatal, selon les experts.
17.11.2025, 06:1617.11.2025, 06:16

La communiste modérée Jeannette Jara arrivait en tête dimanche de l'élection présidentielle au Chili, selon des résultats officiels portant sur près de 53% des bulletins dépouillés. Elle est suivie du candidat d'extrême droite José Antonio Kast.

La candidate de la coalition de centre-gauche au pouvoir recueille 26,58% des suffrages, contre 24,32% pour son adversaire ultraconservateur. Sauf retournement de dernière minute, les deux candidats devraient se retrouver au second tour le 14 décembre.

Si les sondages donnent Jeannette Jara vainqueur du premier tour, ils indiquent qu'elle sera battue par un candidat de droite ou d'extrême droite au second tour, du fait du report des voix.

Ces résultats «sont une très mauvaise nouvelle pour Jeannette Jara», commente pour l'AFP Rodrigo Arellano, analyste à l'université du développement du Chili. «Toutes les projections de son équipe tablaient sur plus de 30%», explique-t-il, soulignant en outre que «l'ensemble des candidats de l'opposition la devancent de près du double».

«Reconstruire» le pays

Pour la première fois depuis la fin de la dictature d'Augusto Pinochet en 1990, la droite radicale pourrait ainsi revenir au pouvoir. «Nous allons reconstruire» le pays, a lancé José Antonio Kast à l'issue du premier tour.

L'extrême droite était aussi représentée par Johannes Kaiser, député libertarien en forte progression dans les sondages ces dernières semaines, souvent présenté comme la version chilienne du président argentin Javier Milei. Il recueillait 13,92% des suffrages.

Bien que le pays, riche en cuivre et en lithium, demeure l'un des plus sûrs du continent, la criminalité y a sensiblement augmenté. Le taux d'homicides a augmenté de 2,5 à 6, en 2004, pour 100 000 habitants en une décennie et 868 enlèvements ont été recensés l'an dernier, en hausse de 76% par rapport à 2021, selon les autorités.

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Jeanette Jara.Keystone

Cette violence inédite a éclipsé les aspirations de changement qui avaient porté au pouvoir en 2022 le président de gauche Gabriel Boric et sa promesse, finalement avortée, d'une nouvelle constitution pour remplacer celle héritée du dictateur Augusto Pinochet.

L'inquiétude de la population tient notamment à l'arrivée de formes de criminalité organisée «jusque-là inconnues dans le pays, comme les assassinats commandités», note Gonzalo Müller, directeur du centre d'études politiques du Chili.

«Il faut fermer la frontière»

Raul Lueiza, un ouvrier du bâtiment de 64 ans, après avoir voté dans un quartier populaire de Santiago, déclarait à l'AFP:

«Il manque de la poigne au Chili. On est trop laxiste [...] Il faut fermer la frontière et renvoyer tous les sans-papiers»

La campagne a été dominée par les discours sécuritaires, auxquels Jeannette Jara elle-même s'est ralliée, sans vraiment convaincre. Membre du parti communiste depuis l'adolescence, l'ancienne ministre du travail de 51 ans assure n'avoir «aucun complexe en matière de sécurité», défendant notamment un contrôle migratoire renforcé.

Elle a cependant déclaré après avoir voté à Santiago:

«Exacerber la peur ne suffit pas pour gouverner un pays»

José Antonio Kast, 59 ans, fils d'un ancien soldat allemand qui a servi pendant la seconde guerre mondiale puis a émigré au Chili, brigue la présidence pour la troisième fois.

Elections législatives

Son discours cible les 337 000 étrangers en situation irrégulière, en majorité des Vénézuéliens, dans un contexte d'inquiétude face à l'arrivée de groupes criminels étrangers. Une majorité de Chiliens associe la montée de la criminalité à l'immigration irrégulière.

«Nous avons besoin d'unité pour affronter les problèmes [...] liés à la sécurité», a déclaré le dirigeant du parti républicain, père de neuf enfants, en votant dans la capitale.

Il promet des expulsions massives, la construction d'un mur à la frontière, le renforcement de l'armement de la police et le déploiement de l'armée dans les zones critiques.

Plus de 15,6 millions d'électeurs étaient appelés à départager huit candidats, ainsi qu'à renouveler la chambre des députés et la moitié du Sénat. (sda/ats/afp/svp)

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