«Je vous demande de retirer cette amnistie!», a lancé Alberto Nuñez Feijoo, le dirigeant du Parti populaire (à droite). C'est lui qui a convoqué cette manifestation à laquelle participaient environ 20 000 personnes selon la préfecture, quatre fois plus d'après les organisateurs.
«L'Espagne n'est pas à vendre (...), l'Espagne est un Etat de droit dans lequel tous les citoyens sont égaux devant la loi, devant la justice», a-t-il ajouté, en présence de deux anciens Premiers ministres conservateurs, José Maria Aznar et Mariano Rajoy.
Après les législatives de juillet 2023, les deux partis séparatistes de Catalogne (nord-est) ont fait d'une mesure d'amnistie pour leurs militants impliqués dans la tentative de sécession avortée de la région en 2017 le prix de leur soutien au socialiste Pedro Sanchez pour être reconduit au pouvoir, ce qu'il a accepté.
Le Congrès des députés espagnols se réunira le 30 mai pour approuver définitivement cette loi d'amnistie.
Certains manifestants redoutent que cette loi ne soit étendue à l'organisation ETA, tenue responsable de la mort de plus de 850 personnes en quatre décennies de violences, dissoute en 2018.
La «proposition de loi organique d'amnistie pour la normalisation institutionnelle, politique et sociale en Catalogne», comme l'ont baptisée les partis de gauche qui l'ont promue, pourrait profiter avant tout à Carles Puigdemont.
Le président régional catalan de l'époque s'était réfugié en Belgique après l'échec de la tentative de sécession de 2017 et a ainsi échappé à la justice espagnole.
La proposition, décrite par Pedro Sanchez comme un «pas courageux et nécessaire vers la réunification», a été approuvée en première lecture par les députés le 14 mars. (vz/ats)