L'élue républicaine Liz Cheney, porte-voix des républicains anti-Trump, s'est engagée mardi à «tout faire» pour que l'ancien président n'accède plus jamais à la Maison-Blanche. Elle s'est exprimée après avoir perdu une primaire face à une protégée du milliardaire:
La fille de l'ancien vice-président Dick Cheney copréside même ce groupe d'élus, pour qui Donald Trump a «failli à son devoir» lors de l'attaque menée par ses partisans pour tenter d'empêcher la certification de la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle de 2020.
Donald Trump, qui flirte ouvertement avec une candidature à la présidentielle de 2024, dénonce sans cesse les travaux de cette commission, qu'il qualifie de «chasse aux sorcières». Il s'était pour cette raison engagé à faire battre Liz Cheney, mettant tout son poids derrière sa rivale Harriet Hageman, une avocate de 59 ans auprès de qui il est allé faire campagne fin mai.
L'investiture républicaine dans l'élection pour la Chambre des représentants ira donc à la protégée de Donald Trump, renforçant encore un peu plus l'emprise de l'ancien locataire de la Maison-Blanche sur le parti républicain, et ce en dépit des nombreuses enquêtes dont il fait l'objet. Comme si, à force d'accumulation, toutes ces affaires n'avaient plus prise sur lui.
L'ex-magnat de l'immobilier a immédiatement applaudi la défaite de Liz Cheney:
Dans le Wyoming, un Etat qui a voté à plus de 70% pour Donald Trump lors de la dernière présidentielle, la candidate Harriet Hageman appuie notamment la théorie véhiculée par le clan Trump, théorie selon laquelle l'élection de 2020 a été «volée» à l'ancien président, malgré les innombrables preuves du contraire.
De son côté, Liz Cheney, qui a voté pour la destitution à laquelle Donald Trump a finalement échappé, s'efforce depuis plus d'un an de démonter cette thèse à laquelle adhèrent encore des millions de trumpistes.
Depuis qu'elle enquête sur Donald Trump et son entourage, l'élue a été visée par une série de menaces de mort et ne se déplace plus sans escorte policière.
Dans son Etat, le premier à avoir accordé aux femmes le droit de vote en 1869, comme le rappelle une grande fresque dans le centre-ville de Cheyenne, l'élue avait été contrainte de mener une sorte de campagne fantôme, sans meetings électoraux ou événements publics.
Cette femme blonde à lunettes, héritière d'une droite très traditionaliste, pro-armes et anti-avortement, a aussi été excommuniée par le parti républicain du Wyoming, dont le chef a lui-même participé aux manifestations le jour de l'assaut du Capitole.
Comment Liz Cheney compte-t-elle désormais faire barrage à Donald Trump? Les rumeurs lui prêtent des ambitions présidentielles pour l'élection de 2024. Mardi soir, Liz Cheney a d'ailleurs tenu à offrir une main tendue aux «républicains, démocrates et indépendants»: «Engageons-nous à faire front commun contre ceux qui veulent détruire notre république». (ats/jch)