Au cours des 15 dernières années, le nombre de décès provoqués par les particules fines a chuté de 41% en Europe. Pourtant, ce polluant atmosphérique continue de tuer, prévient l’Agence européenne pour l’environnement (AEE). En 2021, au moins 293 000 personnes ont perdu la vie à cause d'une exposition aux particules fines.
Selon l'AEE, ces décès auraient pu être évités, car les concentrations de polluants atmosphériques en 2021 sont restées «bien supérieures» aux niveaux recommandés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ces nouveaux chiffres montrent que «la pollution atmosphérique reste le principal risque environnemental pour la santé des Européens», indique l'AEE. C'est en particulier le cas dans les villes et les zones urbaines.
En 2021, tous les pays européens ont connu une légère augmentation de la mortalité attribuable aux particules fines par rapport à l'année précédente, mais le bilan varie sensiblement d'un endroit à l'autre. En termes absolus, les pays les plus touchés sont la Pologne, l'Italie et l'Allemagne: quelque 47 300, 46 800 et 32 300 personnes ont perdu la vie à cause de ces polluants lors de l'année analysée.
Avec plus de 20 000 décès attribuables aux particules fines, la France occupe la quatrième position de ce sombre classement. En Suisse, le nombre de morts a atteint 1700.
Les concentrations les plus élevées de particules fines ont été observées dans le sud-est de l'Europe: la Macédoine du Nord, la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, le Monténégro et le Kosovo sont les pays les plus touchés. Le nombre de morts par rapport à la population y est le plus élevé.
Inversement, les impacts sanitaires relatifs les plus faibles ont été observés dans les pays situés au nord et au nord-ouest de l'Europe, notamment l'Islande, la Finlande, la Suède, la Norvège et l'Estonie.
En plus des victimes directes qu'elle provoque, la pollution atmosphérique contribue également au développement de certaines maladies, détaille l'AEE. Il s'agit notamment du diabète et de l’asthme.
Vivre avec les effets invalidants de ces maladies provoque une charge sanitaire importante, poursuit l'agence européenne, qui affirme:
A noter que les particules fines, bien qu'a l'origine de la plupart des décès imputables à la pollution atmosphérique, ne sont pas les seules substances dangereuses. Toujours en 2021, la pollution par le dioxyde d’azote a entraîné 69 000 décès prématurés en Europe, tandis que l’exposition à court terme à l’ozone en a causé 27 000. (asi)