Nos anciens vêtements polluent le Ghana: 3 points pour comprendre
Au Ghana, près de 160 tonnes de vêtements arrivent chaque jour, selon la RTS. Des habits usagés et donnés à des associations en Occident, envoyés par des entreprises internationales de recyclage. Dans la capitale Accra, des milliers de vêtements s’entassent, formant des dunes artificielles – certaines hautes de plus de vingt mètres.
Les vêtements que nous donnons sont inutilisables...
Toute une économie s’est développée dans le pays autour des vêtements.
- Un exemple? Le marché de Kantamanto, où les habits sont vendus au kilo. Ce gigantesque marché, situé en plein cœur du quartier d’affaires, propose vêtements, sacs et chaussures de seconde main à des prix défiant toute concurrence.
- Le problème? La plupart des habits sont inutilisables. D'ailleurs, une vendeuse témoigne:
Mais alors, où partent les invendus?
Ils partent à la décharge. Au Ghana, près de 70 tonnes de vêtements sont brûlées chaque jour. La pollution générée par ces feux constitue une menace pour la santé des habitants, en plus d’être une catastrophe écologique.
Toutefois, une partie seulement de ces vêtements sont brûlés. La plupart reste à la capitale d'Accra et se décomposent très lentement.
Quelque quinze millions de vêtements usagés affluent chaque semaine sur les rives de la lagune de Korle en provenance du Royaume-Uni, d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Australie, selon ABC Australia.
Le commerce de vêtements d'occasion n'a cessé de croître à Accra, tout comme dans le monde entier:
- Chaque année, jusqu'à quatre millions de tonnes de textiles usagés sont expédiés à travers la planète dans un commerce estimé à 4,6 milliards de dollars.
- On estime que 40 pour cent sont de si mauvaise qualité qu'ils sont considérés comme sans valeur à l'arrivée et finissent par être jetés dans des décharges.
Dans un numéro du documentaire Sur le front, le journaliste Hugo Clément remonte la filière des vêtements de seconde main. Check un extrait ci-dessous 👇
Ces vêtements qui s’amoncellent au bord des plages du Ghana viennent d’Europe…#SurLeFront « Où finissent nos vêtements », à revoir sur https://t.co/ygE2FYayhz
— France.tv nature (@francetvnature) December 27, 2021
► https://t.co/u2ueDyLoIm pic.twitter.com/q38uGGbyDk
Au Ghana : on les appelle obroniwawu (vêtements d'hommes blancs morts)
En Zambie : on utilise le terme salaula (choisir en fouillant)
L'économie locale est fortement impactée
Le commerce des vêtements est accusé d'être à l'origine du faible niveau de fabrication de vêtements nationaux en Afrique. Il détruit ainsi de nombreux emplois.
A-t-on trouvé d'autres solutions?
- Certains pays africains n’ont pas hésité à prendre des mesures, comme au Rwanda, où l'importation de vêtements est surtaxée et les fripes interdites d'importation.
- La Communauté d'Afrique de l’Est (CAE), un groupement économique régional, a décidé d’interdire complètement l’importation de vêtements usagés depuis 2019.
- En Amérique, une ancienne styliste du nom de Liz Ricketts a créé l'ONG «The Or Foundation». Fondée en 2009, l’association promeut un recyclage éthique de ces fripes, tout en essayant de réduire la pollution textile. (jug)
