Le leader tchétchène et ami fidèle de Poutine, Ramzan Kadyrov, fait actuellement tout son possible pour mettre fin aux rumeurs sur son état de santé: à de nombreuses reprises ces dernières semaines, certains ont affirmé que Kadyrov était dans le coma ou même mort. Mais il n'en est rien. En revanche, il suffit de regarder les vidéos qu'il a récemment publiées sur son canal Telegram pour constater qu'il n'est pas dans la meilleure forme.
Kadyrov, connu pour sa brutalité, travaille en tout cas déjà intensément à la transmission du pouvoir à sa progéniture. Ainsi, il met régulièrement en scène ses fils avec des armes dans des scénarios guerriers.
Sur Telegram, le leader de 46 ans relaye aussi des informations pro-Poutine sur la guerre en Ukraine. Il y décrit de prétendus succès. Mais tout ne se semble pas se passer comme il le souhaiterait. Ainsi, il demande régulièrement des donations à ses followers, toujours sur son canal Telegram. Parfois sur un ton qui peut paraitre désespéré.
Vidéos de chars, images de frappes de drones sur le territoire ukrainien, slogans combatifs: son canal Telegram déborde littéralement de mises à jour sur la guerre et de déclarations patriotiques. Kadyrov écrit par exemple dans un message qu'il est prêt à mourir pour sa «patrie et la Russie» ou que la Russie est grande avec le «pouvoir d'Allah». Il qualifie en outre l'armée ukrainienne de «fascistes et de nationalistes».
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Mais toutefois il n'y cache pas avoir constamment besoin d'argent, notamment pour son armée. Sur son canal Telegram, il en mendie littéralement:
Le chef de l'Etat tchétchène Ramzan Kadyrov a par ailleurs déjà déclaré à plusieurs reprises que la Tchétchénie était tributaire des subventions de Moscou. Considéré comme un proche et un soutien du Kremlin, il est parfois surnommé le «limier» de Poutine.
«Tant que Poutine sera assis sur son trône doré à Moscou, Ramzan Kadyrov restera aussi près de lui que possible», écrit par exemple le politologue et analyste Aleksandar Đookić sur euronews.
Il semble toutefois qu'en Tchétchénie, on compte sur les dons pour garder la tête hors de l'eau. Outre des slogans propagandistes, Kadyrov demande de l'argent presque tous les jours - parfois même plusieurs fois par jour. Il y a par exemple des messages qui semblent amicaux:
D'autres jours, il remercie pour les oboles reçues: «Des patriotes ont envoyé 1000 roubles». Pour inciter ses partisans à faire des dons, Kadyrov a recours à des moyens simples. Il cite par exemple le nom des donateurs et les remercie par une publication sur son canal Telegram.
Ce n'est pas seulement la quantité de publications qui indique à quel point l'armée a désespérément besoin d'argent. Le ton que Kadyrov emploie est également pressant. Ainsi, il écrit cette semaine:
Les jours où il n'est pas satisfait des donations, Kadyrov se plaint: «Hier, seules deux personnes ont envoyé de l'argent», écrit-il. Et alors il demande à nouveau à ses abonnés d'envoyer des roubles. Seulement pour envoyer à nouveau un message similaire trois heures plus tard:
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)