Anders Behring Breivik est détenu depuis plus de 12 ans dans le quartier de haute sécurité de la prison de Ringerike, au bord du lac qui baigne l’île d’Utøya, en Norvège. Souvenez-vous: c'est sur cette même île que l'extrémiste de droite avait abattu 69 personnes le 22 juillet 2011. La majorité des victimes était des adolescents. Déguisé en policier, il avait ouvert le feu dans un camp de jeunes, quelques heures après avoir commis un attentat à Oslo qui avait fait 8 morts.
Ce lundi 8 janvier, il a été entendu dans le cadre d'un nouveau procès qu'il intente à l'Etat norvégien. Il dénonce ses conditions de détention et affirme qu'elles violent deux articles de la Convention européenne des droits de l'homme: celui qui interdit les peines humaines dégradantes et celui qui garantit un droit à la correspondance.
Des plaintes que contestent les autorités. En effet, d'après une vidéo et selon les témoignages, l'auteur de la tuerie d'Utøya vit dans des conditions qui sont comparées, sur les réseaux sociaux, à «un hôtel», voire à «un palace», écrit le Parisien qui cite l'AFP.
Anders Behring Breivik dispose de trois pièces privatives. A l'étage inférieur par exemple, il y a:
Breivik a également droit à un terrain de basket et à une salle de gym équipée.
Selon le directeur de la prison, Eirik Bergstedt, qui s'est exprimé en décembre à ce sujet:
Quant à l'absence de contact humain, cet isolement serait également relatif. Anders Behring Breivik peut jouer aux cartes, cuisiner et déjeuner avec les gardiens. Il voit régulièrement un pasteur, un physiothérapeute ou une visiteuse de la Croix-Rouge accompagnée d'un chien qu'il peut caresser – une pratique qui permet de prévenir des tentatives de suicide en prison. Toujours selon l'AFP, Breivik pourrait même faire des gaufres une fois par semaine avec un autre détenu trié sur le volet.
Il a également trois perruches qui servent à «combler son manque d'animaux de compagnie». Un choix d'animal que le principal intéressé a critiqué:
Les complaintes de l'auteur de la tuerie d'Utøya indignent les internautes. Sur Twitter, on peut lire par exemple:
Le procès, dont la retransmission a été interdite par la juge, prendra fin vendredi 12 janvier. Chacune des apparitions publiques de Breivik donne lieu à des actes provocateurs (par exemple, des saluts hitlériens) et est douloureusement vécue par les familles des victimes, rappelle BFMTV.
Andreas Hjetland, l'avocat de l'État, affirme qu'Anders Behring Breivik bénéficie d'une offre d'activité très complète et qu'il n'y a aucune indication qu'il souffre de problèmes physiques ou mentaux en raison de ses conditions de détention. Et d'ajouter:
En 2016 déjà, le détenu de 44 ans avait poursuivi l'Etat norvégien pour les mêmes raisons. Il avait été débouté en appel. En 2014, il avait menacé d'entamer une grève de la faim s'il n'obtenait pas, entre autres, une PlayStation 3 à la place d'une PlayStation 2.
(ag)