International
République démocratique du Congo

République démocratique du Congo: retour au calme dans le Sud-Kivu

République démocratique du Congo: retour au calme dans le Sud-Kivu

La tension monte en RDC o
Selon des sources sécuritaires et locales, le front était calme dimanche à la mi-journée, après d'intenses combats la veille à une soixantaine de kilomètres de Bukavu.Keystone
Un calme relatif règne au Sud-Kivu, tandis que les dirigeants régionaux exigent un cessez-le-feu sous cinq jours.
09.02.2025, 22:1909.02.2025, 22:19

Une accalmie est observée dimanche au Sud-Kivu dans le conflit qui oppose le M23 et ses alliés rwandais aux forces congolaises. Samedi, les dirigeants régionaux ont appelé à l'instauration d'un cessez-le-feu sous les cinq jours dans l'Est de la RDC.

Dans ce conflit qui dure depuis plus de trois ans et s'est accéléré, Kinshasa accuse Kigali de vouloir piller ses ressources naturelles alors que Kigali affirme vouloir éradiquer des groupes armés, notamment créés par d'ex-responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.

Craignant un embrasement régional, les dirigeants d'Afrique australe et d'Afrique de l'Est ont appelé samedi à un «cessez-le-feu immédiat et inconditionnel», dont la mise en oeuvre dans un délai de cinq jours a été confiée aux chefs d'état-major de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).

«Venir en aide aux populations meurtries de Goma»

Le sommet conjoint de ces deux organisations, qui s'est tenu en Tanzanie avec la participation des présidents congolais Félix Tshishekedi et rwandais Paul Kagame, a en outre «réaffirmé sa solidarité avec la RDC et son engagement indéfectible à la soutenir dans sa quête de préservation de son indépendance, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale».

Si les dirigeants ont aussi appelé à l'ouverture de couloirs humanitaires et à la fusion des deux processus de paix initiés séparément par le Kenya et l'Angola, aucune référence explicite au Rwanda n'a été évoquée dans la résolution du conflit.

La présidence congolaise a estimé sur X que le sommet a pris «une série d'importantes décisions avec effet immédiat qui répondent à l'urgence humanitaire, au besoin pressant d'une désescalade et aux attentes de Kinshasa pour venir en aide aux populations meurtries de Goma».

Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, a été prise par le M23 («Mouvement du 23 mars») et les troupes rwandaises début février après des combats qui ont fait au moins 2900 morts selon l'ONU. Depuis, le conflit s'est installé dans la province voisine du Sud-Kivu, menaçant désormais sa capitale, Bukavu.

«Des mesures immédiates»

Selon des sources sécuritaires et locales, le front était calme dimanche à la mi-journée, après d'intenses combats la veille à une soixantaine de kilomètres de Bukavu.

Le ministre rwandais des Affaires étrangères Olivier Nduhungirehe a évoqué sur X un «sommet historique et réussi, qui a proposé des mesures immédiates, de moyen et long terme pour la restauration de la paix et la sécurité dans l'Est de la RDC et la région».

Félix Tshisekedi et Paul Kagame ne se sont pas croisés samedi au sommet, le président congolais ayant participé aux discussions par vidéoconférence.

Si les deux pays affichent chacun leur satisfaction, Kinshasa réclame depuis des mois auprès de la communauté internationale des sanctions contre Kigali, et lui reproche son inaction. L'Union européenne a salué dimanche la tenue du sommet EAC-SADC.

Ecoles et banques restées fermées

Des habitants interrogés dimanche à Bukavu par l'AFP espéraient que l'appel au cessez-le-feu serait entendu. Vendredi, des écoles et banques sont restées fermées, et certains habitants fuyaient la ville, de crainte d'une attaque du M23 et ses alliés rwandais.

Le responsable d'une association de jeunes à Bukavu, Robert Njangala, déplorait le fait que les dirigeants régionaux n'aient «pas exigé le retrait immédiat des troupes rwandaises sur le sol congolais». (chl/ats)

Ces mineurs congolais tentent de sauver leurs collègues
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
Avez-vous quelque chose à nous dire ?
Avez-vous une remarque ou avez-vous découvert une erreur ? Vous pouvez nous transmettre votre message via le formulaire.
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
4 questions sur le missile nucléaire russe qui intrigue Washington
Le missile de croisière à propulsion nucléaire testé par la Russie est une arme innovante, pensée pour contrer les efforts américains de défense antimissile, mais qui ne bouleverse pas les équilibres stratégiques actuels, selon les experts.
C’est un test qui fait frémir Washington et lever des sourcils en Europe. La Russie a annoncé avoir réussi le lancement d’un missile de croisière à propulsion nucléaire, une arme présentée comme «capable de voler pendant des heures, d’échapper aux radars et de contourner les défenses américaines».
L’article