Ce jeudi, le rival républicain de Donald Trump a donné de lui-même. Surtout des selfies et des autographes sur des battes de baseball, alors qu'il effectuait son premier voyage dans l'Etat du New Hampshire comme candidat à la présidence.
Lors d'une allocution, l'actuel gouverneur ultra-conservateur de Floride a aussi fait part de ses idées. Financement des écoles, allégements fiscaux, et même son combat à mort contre Disney. Tout en esquivant soigneusement celui contre l'avortement, mal perçu dans un Etat modéré comme le New Hampshire, précise le New York times.
Toutefois, il est une chose dont le candidat fait encore mystère: la prononciation de son nom de famille. Apparemment, lui-même ne s'est pas encore décidé.
Selon Axios, depuis qu'il a débuté en politique, le républicain a fait plusieurs allers-retours entre «DiSantis» et «DéSantis». Au point de semer la confusion dans ses propres équipes.
Rien qu'au cours de sa première semaine de campagne, DeSantis a utilisé le «Di» à au moins deux reprises, notamment lors d'une interview à la radio et pour la vidéo officielle annonçant sa candidature. Ce qui ne l'a pas empêché de prononcer ensuite «DéSantis» à l'occasion de ses entretiens pour Fox news.
Sa femme non plus n'est pas clairement fixée. Lors de la campagne pour le poste de gouverneur, en 2018, alors que Ron optait plus volontiers pour «Di» dans plusieurs spots télévisés, Madame DeSantis, elle, penchait pour «DéSantis».
A la question d'un journaliste, un porte-parole de la campagne de l'époque a déclaré que le candidat préférait le «Di». C'est donc conformément à ces instructions que le juge en chef de Floride a employé le «Di», lors de son investiture, en janvier dernier. Sauf que, deux minutes plus tard, Ron DeSantis répétait: «Dé-Santis.
Bon, faut savoir.
Cette «curiosité» pose des questions, même dans les rangs républicains. A l'instar de la manière sauvage d'avaler son pudding, l'indécision de Ron DeSantis ne traduirait-elle pas une certaine impréparation pour «l'examen minutieux» qu'exige une campagne présidentielle?
Sans compter la difficulté à faire passer un message politique, avant même d'avoir fixé définitivement son patronyme.
Interrogée cette semaine par Axios sur la prononciation officielle correcte, la campagne de DeSantis n'a, bizarrement, pas répondu.
L'occasion est évidemment trop belle pour Trump de taper sur son rival pour la Maison-Blanche. Jeudi, dans l'Ohio, il a sauté sur l'occasion:
Trump on DeSantis: "You don't change your name in the middle of a election. He changed his name in the middle of the election! You don't do that." pic.twitter.com/3ajYI6Nuls
— Aaron Rupar (@atrupar) June 1, 2023
«Ron DeSantis est un imposteur qui n'arrive pas à décider comment prononcer son nom», enchaîne le porte-parole de la campagne Trump à Axios. «Si vous n'arrivez pas à vous faire un nom, comment pouvez-vous diriger un pays?»
Et bim.
Il y a encore quelques semaines, Ron DeSantis déployait des trésors de diplomatie à l'égard de son ancien allié. Les premiers jours de la campagne ont largement dissipé cette impression: dans le New Hampshire jeudi, il a lancé pique sur pique à l'ex-président.
Plus de six mois avant que les républicains ne désignent leur candidat, des initiés de la campagne prédisent à Politico que le bras de fer entre les deux républicains va devenir de plus en plus violent.
«Di», «Deu», ou «Dé»: le candidat DeSantis aurait tout intérêt à choisir son suffixe, avant de se lancer à corps perdu sur le ring. Les paris sont ouverts.