Le ministère de la Justice de Russie prévoit de rendre publique la liste complète des «agents de l’étranger», recensés par les autorités, dès le 1er décembre. Selon Le Monde, cette liste fait état de quelque 250 noms, personnalités physiques ou juridiques ayant critiqué le pouvoir russe.
Les agents de l'étranger sont en fait des «traîtres», selon les médias officiels. Qu'ils soient journalistes, avocats ou militants écologistes, toutes personnes ou entités ayant critiqué le pouvoir russe sont concernées. En gros, ce sont les opposants au régime.
Cette application de la loi de 2012 suit le mouvement politique instauré par le Kremlin. En effet, depuis le début de la guerre en Ukraine, toute personne s'y étant opposée s'est vue subir des incivilités, voire des agressions comme cela a pu être le cas pour Dmitri Mouratov, rédacteur en chef du média russe indépendant Novaïa Gazeta.
La violence policière en Russie s'est également multipliée à l'encontre des personnes osant protester contre la guerre en Ukraine, mais aussi contre la propagande lancée par le Kremlin.
Cette loi a été adoptée afin de protéger la Russie des influences néfastes, ou «occidentales», comme l'écrivent nos confrères du Monde. Les médias en ont, d'ailleurs, été les premières victimes, mais pas seulement. Par exemple, l’organisation Memorial, lauréat prix Nobel de la paix 2022, a été dissoute au prétexte de violations de cette loi.
Les «agents de l’étranger» sont surveillés, même contrôlés, en permanence. Ils doivent notamment rendre compte de leur participation à tout événement public, mais aussi présenter le détail de l’intégralité de leurs dépenses et de leurs revenus, et ce, tous les trois mois. Depuis le 10 novembre, ils ont également l'interdiction de travailler pour l'Etat et même d'enseigner.
Cette liste «d'agents étrangers» contiendra toutes les données personnelles des personnes concernées: des numéros fiscaux et de sécurité sociale jusqu’aux adresses personnelles et sera publiée sur le site Internet du ministère de la justice russe. (sia)