Donald Trump a annoncé quelque chose d’important pour ce lundi 14 juillet:
C'est du moins ce que le président américain avait déclaré jeudi dernier, lors d’une interview avec la chaîne américaine NBC, sans donner plus de détails.
Déjà deux jours auparavant, Trump avait tenu des propos clairs en direction de Moscou. «Je ne suis pas content de Poutine», a-t-il déclaré à propos de sa relation avec le dirigeant russe, avant d'ajouter:
Des mots surprenants, alors que Trump avait flatté Poutine pendant des années et avait été enclin à croire le chef du Kremlin. «Je crois qu’il veut la paix», avait-il encore déclaré en février au sujet de Poutine, avant d'ajouter:
Au Kremlin, on a réagi de manière très détendue à la prise de parole annoncée. On attend la déclaration elle-même pour comprendre ce que le président Trump a l'intention de dire. Les grands discours sont la marque de fabrique de Trump, commente le politologue fidèle au Kremlin Dmitri Trenin dans le journal russe Kommersant.
«On doit observer les Américains, mais ne pas les surestimer», a-t-il écrit, avant de préciser:
Trump: "We get a lot of bullshit thrown at us by Putin, if you want to know the truth. He's very nice all the time but it turns out to be meaningless." pic.twitter.com/iHnwUVjVlY
— Aaron Rupar (@atrupar) July 8, 2025
Alors que la direction russe espère que les récentes déclarations de Trump ne soient qu'une envolée lyrique de plus, Trump a lui-même laissé entendre quelles mesures il envisage: il a fait référence à un projet de loi prévoyant de nouvelles sanctions, actuellement en préparation.
L’un des coauteurs de ce projet, le sénateur républicain Lindsey Graham, avait déjà déclaré fin juin que le président soutenait ce texte. Jeudi dernier, Trump a affirmé qu’il s’attendait à ce que la loi soit adoptée par le Sénat. Comme il l'a déclaré à la NBC:
«En d’autres termes: je déciderai moi-même si je veux l’appliquer ou non. Eux (réd: les sénateurs) adopteront une loi de sanctions très sévère, mais le président décidera lui-même s'il veut l’appliquer», a insisté Trump.
Selon Graham, cette loi donnerait à Trump un «instrument dont il ne dispose pas actuellement», comme il l'explique:
David Kramer, ancien secrétaire d’Etat américain et directeur de l’Institut George W. Bush, doute que les Etats-Unis imposent effectivement des droits de douane de 500% sur les produits indiens ou chinois. Il a par ailleurs déclaré dans une interview au média indépendant russe Radio Svoboda:
Néanmoins, 84 sénateurs sur 100 soutiennent actuellement ce projet. Et aujourd’hui, il existe peu de sujets qui suscitent une telle unanimité chez les parlementaires américains. Kramer donne son pronostic:
En plus des sanctions, Trump dispose d’autres moyens pour contraindre Poutine à négocier. C'est surtout la livraison d’armes offensives qui serait très bien accueillie en Ukraine. «Je pense que c’est tout à fait réaliste», a déclaré Kramer:
Lundi dernier, Trump avait assuré à des journalistes lors d’un événement à la Maison-Blanche avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou qu'il garantirait la livraison d’armes défensives à l’Ukraine.
Le président a cependant précisé qu’il s’agirait «principalement d’armes défensives».
Trump a également exhorté les pays européens à prendre une plus grande part du soutien à l’Ukraine. L’Otan a déclaré vendredi à CBS News qu’elle travaillait «d’urgence» à la livraison à l’Ukraine de munitions et de systèmes de défense aérienne fabriqués aux Etats-Unis. L’alliance a cependant refusé d’indiquer si une nouvelle procédure avait été mise en place à cette fin.
Selon la législation américaine, les pays doivent obtenir une autorisation avant de transférer à des pays tiers comme l’Ukraine du matériel fabriqué aux Etats-Unis. De tels transferts ont été approuvés tant sous le président Trump que sous son prédécesseur Joe Biden.
Dans une interview avec la NBC jeudi, Trump a expliqué que l’Otan achèterait des armes aux Etats-Unis pour les transmettre à l’Ukraine. Cela représenterait un changement de politique notable, puisque jusqu’à présent, l’Otan en tant qu’organisation n’a pas directement armé l’Ukraine, qui n’en est pas membre. Ce sont plutôt des Etats membres qui ont agi individuellement. Comme le déclare Trump:
Traduit de l'allemand par Anne Castella