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La Chine, la Russie et l'Iran s'allient face à l'Occident

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Manœuvres navales chinoises, russes et iraniennes près du golfe d'Oman, le 13 mars 2025.Image: www.imago-images.de

Le bloc anti-Occident montre ses muscles

La Chine, l'Iran et la Russie ont lancé lundi une manœuvre navale commune. Le dernier épisode d'une collaboration de plus en plus étroite.
13.03.2025, 05:2913.03.2025, 09:15
Peter Riesbeck / t-online
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t-online

L'audition au Sénat américain a duré plus de cinq heures. Il faut dire que le titre de la réunion du mois dernier était très prometteur: An Axis of Autocracy? La Chine, la Russie, l'Iran et la Corée du Nord forment-ils un bloc de régimes autoritaires? Alors que les hôtes du débat laissaient cette question en suspend, pour les spécialistes, la réponse ne faisait plus l'ombre d'un doute.

La politologue américaine Andrea Kendall-Taylor du Center for a New American Security (CNAS) a parlé d'un «axe du bouleversement». Elle met en garde:

«Avec l'Iran et la Corée du Nord, la Chine apporte un soutien important à la machine de guerre russe en Ukraine. Cela constitue la seule condition pour que Moscou puisse se maintenir et continuer à se battre.»

Lieu hautement symbolique

Ce qui apparaît de prime abord comme une petite manœuvre a débuté lundi, loin du théâtre des opérations ukrainien. Rien que le choix du lieu est hautement symbolique. La Chine, l'Iran et la Russie lancent en effet un exercice naval commun dans le Golfe d'Oman. Des manœuvres conjointes entre les trois pays s'y sont déjà déroulées à plusieurs reprises. Relié au golfe Persique par le détroit d'Ormuz, il représente l'un des principaux détroits pour le transport de pétrole et de gaz naturel.

De quoi envoyer un message à Donald Trump qui veut imposer une paix rapide en Ukraine. De nombreux intérêts stratégiques se dessinent. Le ministre américain des Affaires étrangères, Marco Rubio, a évoqué récemment les «possibilités incroyables qu'offre un partenariat géopolitique avec les Russes sur des questions d'intérêt commun», après sa rencontre avec son homologue russe Sergueï Lavrov. Trump joue-t-il avec l'Ukraine pour une action commune avec la Russie contre la Chine? L'enjeu est de taille.

Contourner les sanctions

Actuellement, la Russie, l'Iran, la Corée du Nord, la Chine s'entraident de plusieurs façons. La politologue Kimberley Donovan de l'Atlantic Council les a décrits comme un «axe de contournement des sanctions» lors de l'audition devant le Sénat.

L'objectif commun de cet axe? Saper l'ordre fondé sur des règles, le droit international qui, aux yeux de Poutine et consorts, sert en priorité les intérêts occidentaux. L'experte a ainsi présenté le système sophistiqué de donnant-donnant qui s'est développé:

  • La Chine est le principal partenaire de la Russie pour contourner les sanctions occidentales. Le pays importe du gaz et du pétrole russes, en échange de quoi elle envoie des machines pour l'industrie de l'armement et des semi-conducteurs importants
  • L'Iran fournit à la Russie des drones Shahed, et depuis 2023, la Russie produit également des drones iraniens sous licence. En contrepartie, Moscou aide Téhéran à contourner les sanctions américaines, par exemple en développant la reconnaissance aérienne. A l'instar de la flotte fantôme russe pour contourner l'embargo sur le pétrole, l'Iran fait fi de la rétorsion occidentale et exporte du pétrole avec de vieux cargos, principalement vers la Chine.
  • La Corée du Nord envoie des missiles, des soldats et d'énormes quantités de munitions à la Russie. En contrepartie, la flotte fantôme russe livre au pays communiste des biens dont il a un besoin urgent: du pétrole aux produits de luxe en passant par les produits de haute technologie.
  • De son côté, la Russie profite non seulement de l'importation d'armes, mais aussi des revenus générés par l'exportation de pétrole et de gaz. Autre objectif stratégique: en déployant des soldats nord-coréens et en tissant des liens étroits avec l'Iran et la Chine, Vladimir Poutine étend la zone de combat de l'Europe vers l'Indo-Pacifique. Or, c'est justement dans cette région que les Etats-Unis veulent à l'avenir préserver en priorité leurs intérêts.

Lors de son intervention devant le Sénat, Andrea Kendall-Taylor en arrive alors à la conclusion suivante: la coopération entre les quatre états «deviendra probablement plus étroite, plus durable et plus étendue» que ce que beaucoup à Washington voulaient actuellement admettre. Cela pourrait avoir des conséquences, et pas seulement pour les Etats-Unis:

«Les adversaires de l'Amérique vont renforcer leurs capacités militaires et cela affaiblira nos instruments de politique étrangère»
Andrea Kendall-Taylor

Voilà pourquoi de nombreux observateurs de la politique étrangère américaine ont critiqué la mise à distance de l'Ukraine par Trump. Dans une interview sur CNN, Kendall-Taylor exprime ses craintes:

«Les Etats-Unis vont subir les répercussions de la réduction de leur engagement en Europe»

(Adaptation française: Valentine Zenker)

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