Depuis quelques jours, les forces armées russes ont sensiblement augmenté le rythme de leur avancée dans la région de Koursk. Les troupes ukrainiennes avaient envahi cette région frontalière en août dernier, réussissant à s'emparer d'un millier de kilomètres carrés de territoire russe.
Jusqu'à présent, Moscou a peiné à reconquérir la zone occupée, mais les choses semblent désormais avoir changé. L'armée russe a revendiqué la prise de sept villages au cours du week-end écoulé - une cadence bien plus élevée que d'habitude. Les bourgades de Viktorovka, Nikolaïevka et Staraïa Sorotchina ont ainsi été recapturées ce samedi, suivies dimanche par celles de Lebedevka, Malaïa Loknia, Tcherkasskoïé Poretchnoïé et Kossitsa.
Selon plusieurs sources russes, citée par le centre de réflexion Institute for the Study of War (ISW), les soldats de Moscou auraient également progressé à Soudja, la principale ville tenue par Kiev dans la région de Koursk. Certains blogueurs militaires indiquent que les troupes russes avancent dans la zone industrielle de cette localité, qui serait désormais une «zone grise contestée». D'autres font même état de combats dans le centre-ville.
De plus, des unités spéciales russes se seraient déplacées le long d'un gazoduc pour tenter de frapper les unités ukrainiennes par l’arrière, toujours près de Soudja. Kiev a confirmé cette attaque, en affirmant avoir repoussé les ennemis.
Les autorités ukrainiennes n'ont pas commenté les autres avancées russes, mais des sources proches de l'armée ont confirmé qu'une brèche s'était produite dans les défenses ukrainiennes au sud de Soudja.
Autre mauvaise nouvelle pour Kiev, les autorités russes ont revendiqué la prise d'un village dans la région de Soumy, frontalière de la région de Koursk. Si avérée, cette conquête constituerait une première depuis le printemps 2022.
Ce n'est peut-être pas un hasard que le rythme de l'avancée russe dans la région de Koursk ait augmenté en ce moment précis. L'ISW y voit une «corrélation remarquable» avec la suspension de l'échange de renseignements entre les Etats-Unis et l'Ukraine.
En effet, cela fait plusieurs mois que la Russie tente de s'emparer du territoire occupé par Kiev, sans succès majeur. Jusqu'à présent, les forces de Moscou misaient sur des avancées lentes et progressives. L'intervention de quelque 12 000 militaires nord-coréens, à partir du mois d'octobre, n'avait pas changé la donne.
Les Russes ont décidé d'intensifier leurs efforts à partir du jeudi 6 mars, note l'ISW, soit un jour après la décision de l'administration Trump d'arrêter le partage d’informations avec Kiev.
«Un lien direct entre ces deux événements n'est pas clair», nuance l'ISW. Le centre de réflexion rappelle pourtant que les responsables du Kremlin avaient récemment annoncé leur intention de profiter de la suspension de l'aide militaire américaine et de l'échange de renseignements pour «infliger un maximum de dégâts» aux forces ukrainiennes «sur le terrain». (asi avec les agences)