La capitale russe est sur le qui-vive depuis vendredi soir. Voilà ce que l'on sait pour l'heure à propos de l'attaque qui a touché le nord de la ville.
Le président russe a réagi samedi, parlant de l'attaque de la veille comme d'un «acte terroriste barbare». Il a promis que les auteurs seraient punis.
Selon Vladimir Poutine, les quatre assaillants arrêtés samedi prenaient la fuite vers l'Ukraine pour s'y réfugier. Il a par ailleurs décrété une journée de deuil national pour dimanche.
Kiev a de nouveau démenti samedi tout lien avec l'attaque meurtrière la veille près de Moscou, après que les services spéciaux russes ont affirmé que les assaillants avaient des contacts en Ukraine et tentaient d'y fuir lorsqu'ils ont été arrêtés.
«On s'attendait à ce que la version des responsables russes soit 'la piste ukrainienne'», a posté sur X un conseiller de la présidence ukrainienne. «Les déclarations des services spéciaux russes concernant l'Ukraine sont absolument intenables et absurdes.» «L'Ukraine n'a pas le moindre lien avec l'incident», a-t-il réaffirmé.
Des suspects auraient été arrêtés samedi matin, selon le Kremlin. Sur onze personnes au total, quatre seraient des assaillants directement impliqués dans les événements de vendredi soir, a indiqué le FSB, le service de sécurité russe.
Les autorités parlent désormais d'au moins 133 victimes, avertissant que ce nombre «pourrait encore augmenter». L'attaque aurait fait tout autant de blessés, puisque le ministre de la Santé Mikhaïl Mourachko a annoncé 115 hospitalisations, donc cinq concernant des enfants. Soixante adultes et un mineur sont dans un état grave.
L'EI, qui a déjà ciblé la Russie à plusieurs reprises, a affirmé sur l'un de ses comptes Telegram que ses combattants «ont attaqué un grand rassemblement [...] dans les environs de la capitale russe Moscou». L'organisation terroriste a affirmé que son commando avait ensuite «regagné sa base en toute sécurité».
Cet assaut, dont les médias russes ont commencé à faire état vers 20h15 à Moscou (18h15 en Suisse), a été mené par plusieurs individus armés au Crocus City Hall, une salle de concert située à Krasnogorsk, à la sortie nord-ouest de la capitale russe. Le groupe de rock russe Piknik y donnait un spectacle.
Des journalistes de l'AFP ont vu le bâtiment en proie à un vaste incendie, des volutes de fumée noire s'échappant du toit, ainsi qu'une très importante présence de la police et des services de secours.
Aucune information n'a été donnée quant au nombre de personnes potentiellement piégées à l'intérieur.
Il a dit avoir vu «des mouvements de foule terribles» de spectateurs voulant s'échapper.
Le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a annoncé l'annulation de tous les événements publics ce week-end. Les principaux musées et théâtres de la capitale ont annoncé leur fermeture.
Des mesures de sécurité renforcées ont été mises en place, selon la télévision russe, notamment dans les aéroports moscovites et dans d'autres grandes villes du pays. Selon l'agence Tass, la place Rouge de Moscou a été bouclée par les forces de l'ordre.
De nombreux pays ont condamné l'attaque, dont la Suisse, qui s'est dite «horrifiée».
La Maison-Blanche s'est dit «en pensées aux côtés des victimes de la terrible attaque». Elle a affirmé avoir partagé avec les autorités russes des informations selon lesquelles des extrémistes planifiaient de cibler de manière imminente de grands rassemblements à Moscou, y compris des concerts.
Un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, a affirmé que l'Ukraine, qui fait face depuis deux ans à une offensive militaire russe, «n'a absolument rien à voir» avec la fusillade. Une unité de combattants russes anti-Kremlin à l'origine de plusieurs incursions armées à la frontière russe ces derniers mois, la Légion Liberté de la Russie, a aussi nié toute implication. (vz/ats)