Izioum reconquise, Zelensky promet la victoire: le point sur la nuit
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis mercredi «la victoire» depuis la ville stratégique d'Izioum, reprise aux Russes. Sa cité natale de Kryvyï Rig était elle menacée d'inondations après une frappe russe sur des infrastructures hydrauliques.
Frappée dans la soirée par sept missiles russes, selon les autorités locales, Kryvyï Rig, dans le centre de l'Ukraine, et ses 600 000 habitants sont confrontés à la crue subite d'une rivière, l'Ingoulets, qui menace le centre-ville et un autre quartier.
Le président ukrainien a quant à lui dénoncé une «tentative d'inonder Kryvyï Rig». La frappe n'a pas fait de victimes, selon le gouverneur de la région, Valentin Reznitchenko.
Reconquête
Quelques heures auparavant, Zelensky s'était rendu à Izioum pour son premier déplacement dans la région de Kharkiv depuis que cette zone du nord-est a été presque entièrement reprise aux Russes ces quinze jours derniers jours:
Poutine ne reconnaît pas d'erreur
Malgré le recul russe face aux Ukrainiens, le président Vladimir Poutine ne considère pas l'invasion déclenchée le 24 février comme une «erreur», a estimé mercredi le chancelier allemand Olaf Scholz.
Poutine s'est quant à lui entretenu au téléphone avec le secrétaire général de l'Organisation des nations unies (ONU), Antionio Guterres, saluant une «coopération constructive» autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia dans le sud de l'Ukraine, occupée par la Russie et où s'est récemment rendue une délégation de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Il a aussi jugé que les céréales ukrainiennes, dont les exportations ont repris après des mois de blocage, devaient aller «en priorité» aux pays qui en ont le plus besoin, et non à l'Union européenne (UE), qu'il a précédemment accusée d'en recevoir la majeure partie.
Situation «tendue»
L'Ukraine a annoncé avoir repris aux Russes pendant le seul mois de septembre des milliers de kilomètres carrés dans l'est et le sud, où la situation est «complètement tendue» et «très dynamique», a averti la porte-parole du commandement Sud de l'armée ukrainienne, Natalia Goumeniouk.
De son côté, l'armée russe, dont les frappes ont provoqué ces derniers jours de vastes coupures d'électricité dans plusieurs régions ukrainiennes, a déclaré mercredi pilonner tous azimuts les forces ukrainiennes, notamment dans la région de Kharkiv.
A Mykolaïv (sud), deux immeubles ont été touchés et deux personnes sont mortes, selon les autorités locales. A Bakhmout, une ville de la région de Donetsk que Moscou tente de conquérir depuis des mois, cinq civils ont été tués mardi, a déploré le gouverneur régional.
Dans la région de Donetsk, le gouverneur Pavlo Kyrylenko a signalé des bombardements «sur toute la ligne de front». Celui de la région voisine de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a annoncé que les forces russes avaient repris le contrôle de la localité de Kreminna.
Pas d'apaisement
Forte de livraisons d'armements occidentaux, l'Ukraine a récupéré à la faveur de sa contre-offensive la quasi-totalité de la région de Kharkiv, frontalière de la Russie, et obtenu des gains territoriaux plus modestes dans le sud, où elle continue de frapper les ponts utilisés par les forces russes.
Les avancées ukrainiennes de septembre sont les plus importantes depuis que les Russes ont quitté les abords de Kiev et le centre de l'Ukraine au printemps, après avoir échoué dans leur tentative de s'en emparer.
Les Occidentaux ont pris des sanctions contre la Russie et augmenté les livraisons d'armes aux Ukrainiens. Les dirigeants des pays de l'UE et de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan) vont régulièrement à Kiev pour afficher leur soutien à Zelensky.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a ainsi annoncé devant le Parlement européen à Strasbourg (France) s'y rendre mercredi en promettant une «solidarité indéfectible» avec l'Ukraine et la fermeté face à Moscou. (ats/jch)
