Vladimir Poutine a obtenu officiellement 87,28% des suffrages après le dépouillement de tous les bureaux de vote en Russie, selon les résultats actualisés publiés lundi par la Commission électorale, à l'issue d'une présidentielle sans opposition. Il est réélu pour six années supplémentaires au Kremlin.
Il s'agit des résultats en Russie même. Les bulletins de vote en provenance de l'étranger devront encore être ajoutés, précise la Commission électorale.
Poutine a dressé le portrait d'une Russie «consolidée» par sa victoire. Le pays ne se laissera pas «intimider» par ses adversaires, dit-il.
Les autorités n'ont pas laissé de place aux contradicteurs du pouvoir: les trois autres candidats sélectionnés étaient tous dans la ligne du Kremlin, qu'il s'agisse de l'Ukraine ou de la répression qui a culminé avec la mort d'Alexeï Navalny dans une prison de l'Arctique en février.
De la Chine à Cuba en passant par l'Inde, les alliés du président russe ont été prompts à saluer sa réélection, tandis que les Occidentaux ont dénoncé un simulacre de démocratie. Le président chinois Xi Jinping a félicitation dans un message son homologue, rapporté par la télévision d'Etat chinoise CCTV:
Le premier ministre indien Narendra Modi a félicité lundi Vladimir Poutine pour sa réélection à la tête de la Russie et a appelé à renforcer la relation «spéciale et privilégiée» entre les deux pays.
Le président iranien Ebrahim Raïssi «a sincèrement félicité Vladimir Poutine pour sa solide victoire et sa réélection à la présidence de la Fédération de Russie», a indiqué l'agence de presse officielle Irna.
Le président de la Republika Srpska (l'entité serbe de Bosnie) Milorad Dodik, a salué sur X la victoire d'«un ami sur lequel nous pouvons compter». Les dirigeants du Venezuela, du Nicaragua, de Cuba et de Bolivie ont eux aussi félicité Vladimir Poutine.
Londres a déploré l'absence d'élections «libres et équitables» en Russie, le chef de la diplomatie britannique David Cameron dénonçant sur X «l'organisation illégale d'élections sur le territoire ukrainien, l'absence de choix pour les électeurs» et «l'absence de contrôle indépendant de l'OSCE», l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.
Peu avant une réunion à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a déclaré lundi que la réélection de M.Poutine est basée sur «la répression et l'intimidation» et «n'a pas été un scrutin libre et juste». L'UE souligne également dans un communiqué qu'elle ne reconnaîtra pas le résultat des élections «illégales» qui ont eu lieu dans les territoires ukrainiens sous contrôle russe.
Paris a regretté lundi matin que «les conditions d'une élection libre, pluraliste et démocratique» n'aient pas été «une nouvelle fois» réunies en Russie. Le ministère français des Affaires étrangères a salué «le courage des nombreux citoyens russes ayant manifesté pacifiquement leur opposition à cette atteinte à leurs droits politiques fondamentaux».
En Italie, le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a estimé dimanche sur X que «les élections en Russie n'ont été ni libres ni régulières et elles ont concerné également des territoires ukrainiens occupés illégalement».
L'Allemagne a dénoncé «une élection sans choix» montrant «l'action infâme de Poutine contre son propre peuple». En outre, a ajouté la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock, «organiser de soi-disant élections dans certaines parties de l'Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie est contraire au droit international».
Dans les anciens pays du bloc de l'Est, la critique était également de mise. La Pologne a jugé dimanche que «l'élection présidentielle en Russie n'est pas légale, libre et équitable». Le scrutin s'est déroulé «dans un contexte de répressions sévères» et dans les régions occupées de l'Ukraine, en violation du droit international, selon son ministère des Affaires étrangères.
«Une farce et une parodie», a jugé dimanche sur X le ministre tchèque des Affaires étrangères Jan Lipavsky, espérant qu'«un jour les Russes voteront lors d'un scrutin libre et démocratique».
(sda/ats/afp)